Les isolants minces ? Oui mais... en complément d'isolation
Un R de 2 m².K/W au mieux
Ces études lancées par l'Ademe dans le cadre du programme national de recherche et d’expérimentation sur l’énergie dans le bâtiment (PREBAT), montrent qu’en période froide et pour une pose en mur ou en toiture, la résistance thermique maximale d'un PMR courant de 2 cm d'épaisseur associé à deux lames d'air adjacentes étanches de 2 cm d’épaisseur minimum chacune, ne peut pas dépasser 2 m².K/W avec les technologies actuelles. Cette résistance thermique est équivalente à celle d’un isolant classique courant de 6 cm d’épaisseur environ, ce qui est généralement insuffisant pour répondre aux exigences réglementaires.
Le résultat montre ainsi que les PMR seuls ne peuvent satisfaire aux exigences de la réglementation thermique pour le neuf qui fixe une résistance thermique plus élevée, notamment pour les rampants (performance minimale 2 à 3 fois plus élevée).
Une lame d'air indispensable
En période chaude, un produit mince réfléchissant peut contribuer au confort thermique d'été au même titre qu'un isolant traditionnel de résistance thermique de 2 m2.K/W environ. Ce calcul est déterminé dans le cas d’une toiture intégrant un PMR d’une résistance thermique intrinsèque de 0,2m²K/W avec une lame d’air supérieure ventilée de 20 mm et une lame d’air inférieure étanche, d’une épaisseur minimale de 80mm (soit un ensemble d’une épaisseur d’environ 12cm).
Des risques liés à la pose existent bel et bien, insiste l'Ademe. Il est ainsi essentiel de préserver de chaque côté du PMR une lame d’air bien étanche. De même, la pose de PMR peu perméables à la vapeur d’eau par-dessus la charpente de la toiture (utilisation en écran sous toiture) doit nécessairement s’accompagner d’une ventilation en sous-face de l’isolant.
La performance d’un produit mince réfléchissant s’exprime sous la forme d’un coefficient de résistance thermique (R), déterminé dans le cadre d’un avis technique ou d’un agrément technique européen.Laurent Perrin