Les Don Quichotte plient leurs tentes
L'association des Enfants de Don Quichotte a aussitôt annoncé le démantèlement de ses campements, une décision contestée toutefois par les représentants de l'organisation à Strasbourg.
Simultanément, les Enfants de Don Quichotte, qui sont parvenus en quelques semaines à placer la question des SDF au coeur du débat politique à moins de quatre mois des échéances électorales en montant un campement de quelque 300 tentes mêlant SDF et "biens logés solidaires" sur le canal Saint-Martin à Paris puis des "groupement de tentes" en province", ont annoncé la fin de leurs actions.
"Un plan d'urgence est mis en oeuvre dès aujourd'hui et nous démarrons immédiatement le processus qui nous conduira à la fin de tous les campements", a indiqué le porte-parole de l'association, Augustin Legrand au bord du canal où l'association a installé un campement de tentes le 16 décembre. "A Strasbourg, nous ne lèverons pas le camp tant que nous n'aurons pas obtenu des garanties, c'est-à-dire des baux signés pour toutes les personnes du campement", a toutefois déclaré Jean-Cyrille Muzelet, porte-parole local de l'association.
Le plan, annoncé par les deux ministres, prévoit notamment que "toute personne accueillie dans un Centre d'hébergement d'urgence devra se voir proposer, en fonction de sa situation, une solution pérenne, adaptée et accompagnée si nécessaire, dans le parc public social, dans le parc privé conventionné, dans un CHRS (Centre d'hébergement et de réinsertion sociale, NDLR), un CADA (Centre d'accueil pour demandeur d'asile, NDLR), un LogiRelais, une Maison relais ou un hébergement de stabilisation". "Le nouveau dispositif s'appuiera sur 27.100 places +nouvelles+ mises à disposition, devant permettre de répondre à toute demande d'hébergement de façon adaptée. Cet hébergement doit comporter un accompagnement vers une solution durable et librement choisi de prise en charge sans interruption pour les personnes s'inscrivant dans un parcours d'insertion", précise le ministère.
"Par ailleurs, 3.000 places d'hébergement d'urgence généraliste en collectif seront maintenues", selon la même source. Ce plan intervient après les annonces effectuées par le Premier ministre Dominique de Villepin le 3 janvier sur l'instauration entre 2008 et 2012 d'un "droit au logement opposable", réclamé depuis plus de 20 ans par les associations.
Le Haut comité pour le Logement des personnes défavorisées, présidé par Xavier Emmanuelli, fondateur du Samu social, et saisi par le Premier ministre, a donné lundi un avis favorable à un projet de loi instituant le droit au logement opposable. L'Article 1er du projet de loi dont l'AFP a obtenu une copie prévoit que "l'Etat garantit le droit au logement" avec "la possibilité d'engager un recours amiable auprès d'une autorité responsable puis, le cas échéant, un recours contentieux auprès de la juridiction administrative est ouvert".