La Fourmi n'est pas prêteuse : C'est là son moindre défaut !
L'assurance de prêt couvre le décès, l'incapacité et l'invalidité de l'emprunteur, elle est requise presque systématiquement par les établissements de crédit qui octroient les prêts.
"Les gens ont un peu plus conscience de leurs droits", explique le président du site comparateur d'assurance Assurland, Stanislas Di Vittorio. Il évoque, comme éléments moteurs, l'impact d'internet comme source d'information, mais aussi "la flambée des prix de l'immobilier, qui amène les gens à s'endetter de plus en plus et les incite à rogner sur le coût total du prêt, dont fait partie l'assurance".
L'ouverture progressive du marché à la concurrence a bénéficié d'un coup de pouce inattendu de la part de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui a lancé, le 22 mai, une campagne dénonçant le "détournement" par les banques de bénéfices dégagés par les contrats d'assurance de prêt. Ces bénéfices, évalués par l'UFC-Que Choisir à 11,5 milliards d'euros sur dix ans, auraient été réalisés dans le cadre de contrats dits de groupe, qui mutualisent les coûts et les risques à l'échelle de plusieurs milliers d'assurés.
L'UFC-Que Choisir a assigné en justice CNP Assurances, principal acteur de l'assurance de prêt pour les contrats de groupe, ainsi que le groupe bancaire mutualiste Caisse d'Epargne.
Selon les estimations de l'UFC-Que Choisir, le total des primes collectées en assurance emprunteur en 2005 se montait à environ 3,6 milliards d'euros. La campagne, très médiatisée, "a permis d'ouvrir un peu plus le débat", selon Gilles Labrosse, directeur général du courtier spécialisé en assurance emprunteur en ligne Magnoliawebassurance. "Depuis, on a eu une hausse de 30% du nombre de demandes", ajoute-t-il.
En sollicitant un autre assureur que celui proposé par la banque qui lui accorde son prêt, l'emprunteur se voit proposé un contrat individuel, par opposition au contrat de groupe. Les principaux assureurs en contrat individuel sont April Group, Cardiff (filiale de BNP Paribas), l'américain AIG et l'italien Generali.
Selon, M. Di Vittorio, le choix d'un contrat individuel peut parfois diviser le coût par quatre pour les meilleurs dossiers. Adapté aux caractéristiques propres de l'emprunteur, il peut, en revanche, se révéler plus onéreux qu'un contrat de groupe pour un profil jugé à risque (fumeur par exemple).
L'avantage tarifaire constaté pour la plupart des dossiers devrait encore augmenter la proportion des "délégations", c'est-à-dire le recours à un autre contrat d'assurance que celui proposé par l'établissement prêteur. Mais M. Di Vittorio anticipe une réaction des banques, "qui vont proposer des contrats groupe mieux segmentés. Elles resteront plus chères que les contrats individuels, mais l'écart va se réduire", prévoit-il.