L'emploi tout azimut !
Crédit d'impôt (prime annuelle) pour les ménages modestes ayant recours à des services à la personne, "garantie des risques locatifs" pour tous, annonce de la revalorisation du Smic dès janvier, les deux ministres chargés de l'Emploi, Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher, ont effectué plusieurs annonces que devait faire le Premier ministre en fin de journée, selon ce qui était initialement prévu.
Face à "un système économique mondial qui tend à asphyxier la société française", l'historien et démographe Emmanuel Todd, inspirateur du slogan chiraquien de "la fracture sociale" en 1995, a invité à "une rupture radicale", au moment où le présidentiable UMP Nicolas Sarkozy parle de "rupture tranquille". Sans attendre la réunion organisée au Centre d'analyse stratégique (ex-commissariat au Plan), près de Matignon, M. Borloo avait annoncé sur LCI que pour l'emploi d'une personne à domicile, les salariés ne payant pas d'impôt sur le revenu pourraient bénéficier, via un crédit d'impôt (une prime versée une fois par an), des mêmes avantages que les salariés imposables. La nouvelle mesure sur le logement vise à créer un fonds de "garantie" dès janvier, financé par l'Etat et l'organisme en charge du 1% logement, afin de réduire la crainte des impayés pour les propriétaires. Quant à l'annonce de la revalorisation du Smic en janvier au lieu de juillet, M. Larcher a indiqué sur RTL que ce sujet serait "en débat avec les partenaires sociaux pour trouver les conditions pour l'année 2008 afin de le fixer autrement".
Dès son arrivée, François Chérèque (CFDT) s'est interrogé sur l'utilité "de se déplacer puisque apparemment il y avait déjà des choses dans la presse ce matin". Il "n'y a pas de négociations", mais un simple "échange de points de vue", a-t-il regretté à la mi-journée. La conférence est une "grand-messe" même si de "petites pistes" ont émergé, a commenté Jean-Claude Mailly (FO), voyant dans la garantie pour le logement "un des éléments de réponse, insuffisant" et se disant "sceptique" sur le crédit d'impôt.
Bernard Thibault (CGT) a jugé que la garantie sur le logement, "déjà négociée entre employeurs et syndicats", est "très floue". "A l'approche de Noël, c'est toujours sympathique d'avoir quelques effets d'annonce", a lancé Bernard van Craeynest (CGC). Côté patronat, Laurence Parisot (Medef) a lâché, peu convaincue : "Cela va peut-être être intéressant, on va voir". "On va essayer de rendre cette journée utile", a renchéri Jean-François Roubaud (CGPME).