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« 2024, une année très positive » pour Rairies Montrieux

Publié le 14 février 2025

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Alors que les industriels ont la vie dure, compte tenu de la crise dans la construction neuve, Rairies Montrieux, spécialiste du revêtement mural et sol (briques, carreaux et plaquettes de parement) en terre cuite, prospère et enregistre une bonne année 2024. Son PDG, Rémy Montrieux, nous fait le point sur les chiffres clés, ses leviers de croissance, mais aussi ses craintes pour 2025.
« 2024, une année très positive » pour Rairies Montrieux - Batiweb

Quel bilan enregistre Rairies Montrieux en 2024 ?

 

Rémy Montrieux :2024 est une année très positive, puisqu'on va solder un chiffre d'affaires à 19,7 millions d'euros, soit +21 %, après avoir fait +37 % en 2023.

Cela fait deux années de progression énorme. On a fini aussi avec un carnet de commandes à hauteur de 9 millions. Ce qui représente environ plus de 4 mois de carnets de commandes. C’est-à-dire qu'on a la possibilité pendant un an d'avoir à peu près 20 % de commandes en moins, au niveau du chiffre d'affaires, sans pour autant que cela nous embête au niveau fabrication.

Technicien à l'usine de Rairies Montrieux - Crédit photo : Rairies Montrieux
Technicien à l'usine de Rairies Montrieux - Crédit photo : Rairies Montrieux

Quelles sont vos perspectives pour 2025 ? 

 

R.M. :2025 s’annonce beaucoup plus difficile. Pour l'instant, c'est un peu tôt pour le déterminer définitivement. Même si au niveau des départs de livraisons, tout se passe bien pour les commandes 2024, on sent qu'il y a un ralenti, avec la pluie et les intempéries. Notre activité est quand même saisonnière. Elle est toujours plus favorable à partir du printemps jusqu'au mois de novembre. Donc on ne s'inquiète pas trop. 


Fabrication d'une brique à l'usine de Rairies Montrieux - Crédit photo : Rairies Montrieux
Fabrication d'une brique à l'usine de Rairies Montrieux - Crédit photo : Rairies Montrieux

Même compte tenu du dernier bilan de la FFTB, qui décrivait en mars dernier une activité des tuiles et briques « dans le rouge » ?

 

R.M. : Nous sommes dans un domaine un peu particulier qui est la façade. Et la façade, c’est en fin de chantier. Donc tous les chantiers qui ont démarré - fondations, etc. - il y a 2 ans, sont encore nombreux. Donc tout 2024 a bénéficié du travail qui avait été fait du début des chantiers de 2022-2023.



Nous n’avons pas tout à fait la même temporalité vis-à-vis des difficultés. Maintenant, effectivement, pour 2025, on a un petit peu le sentiment que la conjoncture va nous rattraper.

On espère beaucoup sur le côté niche, c'est-à-dire l'ITE [isolation thermique par l'extérieur], qui est quand même omniprésente, car il y a un besoin d’isolation dans le bâtiment. Un marché qui est à 50-60 % en neuf et le reste en rénovation. La rénovation a moins de contraintes vis-à-vis de la conjoncture.

Il y a quand même les coups de rabot budgétaires à l’aide MaPrimeRénov’ en 2025... Risquent-ils d’impacter l’activité de Rairies Montrieux en rénovation ? 

 

R.M. : Oui, au niveau national et dans tous les produits, ça doit être significatif. Mais pour Rairies Montrieux, dans la mesure où on est sur un élan assez favorable, on espère que cela va subsister…

Comment comptez-vous calibrer votre activité industrielle en 2025 ? 

 

R.M. : On a un outil qui s'est énormément agrandi en 2024, avec 9 millions investis dans le matériel pour améliorer la qualité et les volumes. Donc on va travailler beaucoup plus souplement. En 2024, on a utilisé les heures supplémentaires, on travaillait les jours fériés au mois d'août et on employait des jeunes qui venaient nous aider au mois d'août, par exemple.

Là, on va tout simplement vivre plus normalement, d'une façon plus fluide, en prenant les jours fériés, en arrêtant au mois d'août trois semaines, en ayant une activité tout à fait classique, normale. Le recrutement aussi va rester stable. 

On a aussi cette possibilité de diminuer, sans mener de contraintes spéciales dans l'entreprise.

Rairies Montrieux a aussi fourni des chantiers prestigieux comme le Village des athlètes. Cela a-t-il joué sur son image, notamment auprès des architectes et prescripteurs ? 


 

R.M. : Cela a eu plusieurs impacts, évidemment sur la notoriété. Dans l'entreprise, chacun a été fier de ça. Au niveau du choix des architectes, je pense que cela a eu un impact forcément bénéfique. On a eu des commandes pour un chantier intéressant au Bénin, 400 m2, qui était d'un montant de 50 000 euros. 

On va presque fini un chantier, qui va ouvrir dans un an : la gare de La Courneuve, avec 2 000 m2 briques. Là, on entame un chantier en ce moment à Villejuif, avec 500 000 briques mises en oeuvre sur un immeuble, visible depuis l’A6. On vient de faire le siège du Crédit Agricole à Orléans, de 3 000 m2, en briques également. 

Nous fournissons plusieurs chantiers de briques actuellement. Ce qu'on faisait très peu jusqu'à maintenant, puisqu'on était surtout spécialisés en plaquettes. Pour nous, c'est ce qui va compenser un peu la faiblesse du besoin de plaquettes pour continuer l'activité. 

Sur les trois chantiers que je viens de citer, les couleurs ont été choisies par l'architecte. 50 % de nos produits sont faits sur-mesure, en fonction du besoin de l'architecte. C'est une volonté de ce dernier d'aller soit vers des produits émaillés, soit vers des produits classiques.


Showroom de Rairies Montrieux aux Rairies (Maine-et-Loire) - Crédit photo : Rairies Montrieux
Showroom de Rairies Montrieux aux Rairies (Maine-et-Loire) - Crédit photo : Rairies Montrieux/figcaption>

Dans une autre catégorie,le Modénature se développe. Et là, on a fait un très gros chantier à Grenoble, sur une ancienne manufacture industrielle qui se transforme en centre commercial. Il a été inauguré il y a deux mois à peu près et intègre 3 000 m² de nos produits.

Un dernier mot pour les acteurs du bâtiment ?

 

R.M. : Vivement que le bâtiment, d'une façon générale, retrouve l'activité d'il y a trois ans. C'est une activité de renouvellement où il y a un besoin, où il n'y a pas d'importations ou très peu, et où il y a des savoir-faire qu'il faut surtout garder.

 

Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : Rairies Montrieux

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