Logement neuf : enfin une lueur d'espoir ?
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L’année 2024 restera comme l’une des plus sombres pour le logement neuf en France. Le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), Pascal Boulanger, n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette année de « catastrophique ».
Selon lui, il faut remonter cinquante ans en arrière pour trouver un niveau d’activité aussi bas.
Un secteur au bord du précipice
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le nombre de permis de construire délivrés est tombé à 330 400, un niveau historiquement bas, en recul de 12,3 % par rapport à 2023, qui était déjà une année très faible. Ce chiffre est même inférieur de 28 % à celui enregistré avant la crise sanitaire. « Tout est divisé par deux : les autorisations, les permis de construire et les mises en vente », constate Pascal Boulanger.
La chute des mises en vente est particulièrement préoccupante : moins de 10 000 logements ont été commercialisés au quatrième trimestre, portant le total annuel à seulement 50 589. Cela représente un effondrement de plus de 30 % par rapport à 2023 et de plus de 50 % par rapport à 2022.
Les conséquences de cet effondrement sont lourdes pour toute la filière. La profession est confrontée à une « hécatombe », alerte Pascal Boulanger. « On est passé d’environ 32 000 salariés à moins de 27 000 en deux ans (...) et depuis quelques mois, on voit des promoteurs en redressement judiciaire, des fonds investis dans des immeubles (...) qui ne se vendent pas », déplore-t-il.
Des signes de rebond pour 2025 ?
Malgré cette situation critique, certains facteurs, comme la baisse des taux d’intérêt, pourraient amorcer une reprise en 2025. « Les banques ont fortement envie de prêter », observe également le président de la FPI, qui voit là un levier pour redynamiser le marché.
Par ailleurs, plusieurs mesures gouvernementales, inscrites dans la loi de finances pour 2025, vont dans le bon sens, notamment l’extension du Prêt à Taux Zéro (PTZ) et l’exonération temporaire des donations pour l’achat d’un logement neuf.
Si ces dispositifs sont une première réponse, ils ne suffiront pas à relancer durablement le secteur. D’autres mesures sont nécessaires, comme la création d’un statut du bailleur privé, sur lequel la FPI travaille actuellement.
« Quand les salariés n’osent pas changer d’emploi pour un meilleur emploi, parce qu’ils ont peur de ne pas trouver un logement, on est vraiment dans une crise sociétale, bien plus importante que la crise des promoteurs », alerte Pascal Boulanger.
Marie Gérald
Photo de Une : Adobe Stock