Immobilier de bureaux : un premier trimestre 2025 sous tension

Le marché de l’immobilier de bureaux peine à retrouver son souffle en ce début d’année 2025. C’est ce que confirme la dernière étude publiée par JLL, qui pointe une activité encore timide sur les segments locatif et investissement.
L’investissement à la peine
Au 1er trimestre 2025, seuls 2,6 milliards d’euros ont été investis sur le marché français de l’immobilier, en recul de 12 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit de l’un des niveaux les plus faibles enregistrés depuis une décennie.
Une situation due, selon Marie-Laure Leclercq De Sousa, directrice Agence Bureaux chez JLL, à « des conditions macroéconomiques et géopolitiques peu lisibles qui freinent les prises de décision ».
Si l’immobilier de bureaux reste la classe d’actifs privilégiée (61 % des montants engagés), le volume investi recule de 7 %. Les segments logistique et commerces accusent quant à eux des baisses bien plus nettes : -48 % pour la logistique, -36 % pour les commerces.
Les SCPI et OPCI jouent un rôle central dans la dynamique actuelle, représentant 40 % des investissements réalisés, en majorité sur des biens « prime », situés dans des quartiers centraux ou récemment rénovés. À Paris intra-muros, trois transactions supérieures à 100 millions d’euros ont été recensées.
Un marché locatif prudent, en mutation géographique
Du côté locatif, l’Île-de-France enregistre une demande placée de 419 200 m2, soit une baisse de 6 % sur un an. La reprise reste timide, affectée par la faible croissance économique, la stagnation de l’emploi salarié et le recentrage des stratégies immobilières des entreprises.
Fait notable, Paris intra-muros perd du terrain, ne représentant que 40 % de la demande placée (contre 47 % en 2024).
Les zones périphériques gagnent en attractivité, notamment la 1ère Couronne et le Croissant Ouest, qui séduisent par leurs loyers plus accessibles et une offre mieux adaptée.
La Défense affiche une belle performance avec une progression de 15 % des surfaces louées, surtout sur les transactions intermédiaires (1 000 à 5 000 m2).
En revanche, les grandes transactions de plus de 5 000 m2 peinent à reprendre, accusant une baisse de 23 %. Le stock disponible continue de croître : 5,8 millions de m2 en Île-de-France, avec un taux de vacance de 10,5 %. Paris intra-muros voit même son offre bondir de 51 % sur un an, reflet d’une moindre absorption du marché.
Marie Gérald
Photo de Une : Adobe Stock