Deux plaquistes nommés « Meilleur Ouvrier de France »
Après une phase de présélection, le concours s’est déroulé en deux étapes : la création d’une œuvre libre suivie d’une épreuve en atelier, réalisée sous la surveillance d’un expert et notée par un jury de professionnels.
Une compétition de douze jours
Pour l’œuvre libre, le sujet du concours était la création personnelle d’un objet lumineux devant respecter un cahier des charges : inscrire un luminaire éclairé par des leds, dans une œuvre originale en respectant un poids maximal de 60 kg et une emprise au sol maximale de 45 cm de côté. À noter que l’œuvre doit être réalisée dans un délai de 120 heures et transportable dans une caisse que le candidat doit également fabriquer.« J’ai créé un luminaire d’une hauteur d’1,10 m sur 45 cm de large avec des plaques de plâtre Placo revêtues d’un enduit de surfaçage. Je suis parti de l’idée d’une lampe totem aux formes très épurées avec un alignement parfait des lignes et des courbes diffusant plusieurs niveaux de lumière. Je l’ai fait chez moi, sous la véranda, en adaptant sa conception à la nécessité de démonter la lampe. Quand je l’ai déballé, ils ont cru que j’avais fait la lampe en staff, or ce ne sont que des plaques de plâtre » indique Franck Pauchard.
Thierry Coullouette a lui « réalisé un objet lumineux d’1,64 m de haut, sur un socle de 45 cm, avec trois montants dont deux obliques qui se rejoignent en haut pour former un V. Au milieu de ce châssis, une équerre vient supporter la lampe en LED qui éclaire à travers un diffuseur en plaques de plâtre aux formes étudiées pour émettre une lumière douce et belle. J’ai dessiné le projet à l’échelle 1/10e et l’ai ensuite réalisé, les week-ends et le soir à la maison, après le travail ».
Les deux artisans travaillent pour la même société
La deuxième épreuve s’est déroulée dans l’atelier plaquiste du Centre de Formation des Apprentis de Dardilly près de Lyon. Une compétition de douze jours, soit 120 heures, afin de juger le savoir-faire des compétiteurs sur le plan de la technique et des finitions.Les candidats ont réalisé un portique en ossatures métalliques Megastil de 3,4 m par 3 m, avec à l’intérieur un plafond acoustique sur ossature Stil Prim 100, une voute croisée en plaques de plâtre cintrées et sur sa périphérie une large corniche masquant un éclairage indirect. Ils devaient également créer en fond de scène, un mur décoratif avec un enduit plâtre teinté afin de finaliser cet écrin chargé de sublimer l’œuvre libre.
« La raison d’être de notre concours est de montrer l’évolution de l’excellence professionnelle », précise Vincent Brossas, président de la Classe “Métiers du plâtre sculpture décorative”. « Cela passe, désormais par la valorisation des métiers qui collent à l’avenir, comme celui de la plâtrerie sèche et les deux premiers plaquistes à remporter notre concours ont véritablement réussi à détourner ce matériau industriel pour en faire une œuvre d’art exprimant toute la qualité et la créativité que l’on peut attendre d’un diplômé de notre concours ».
Les deux artisans travaillent pour la même société : IDEAL BLANCH’ART, filiale de S.O.E Stuc & Staff, toutes deux entreprises agréées du Club Placo. « Face à nos métiers traditionnels de staffeurs et stucateurs, qui datent presque de la nuit des temps, Franck et Thierry avaient la volonté de démontrer que les plaquistes peuvent aussi atteindre la qualité extrême demandée par ce concours » se réjouit Bruno Rondet, président de S.O.E Stuc & Staff.