Rupteurs de ponts thermiques, la solution ?
Pour remédier à ce phénomène, il existe la possibilité de "placer un isolant à l'endroit où la dalle est solidaire de la façade". Pour cela, Schöck préconise l'utilisation de polystyrène expansé – ni trop grand, ni trop fin – qui a l'avantage de présenter "une excellente performance d'un point de vue thermique, en plus de ne pas absorber l'eau, contrairement à la laine de roche", selon Raphaël Kieffer, qui ajoute qu'il faut dans tous les cas "trouver le bon compromis entre structure et isolation thermique".
Pour lui, "les rupteurs vont se développer de plus en plus, de même que l'isolation par l'extérieur, qui nécessite moins de rupteurs car moins touchée par les ponts thermiques, sauf au niveau des balcons et des acrotères. Il ne restera plus alors qu'à traiter tout ce qui est traversant". Le but au final est le suivant : "désolidariser la dalle de la façade sur tout le tour du bâtiment en isolation par l'intérieur et désolidariser les balcons et les acrotères de la dalle en isolation par l'extérieur", note en résumé Raphaël Kieffer.
Si l'Allemagne et le reste de l'Europe ont déjà commencé depuis longtemps à intégrer, dès la conception du gros œuvre, les rupteurs de ponts thermiques à la structure de leurs bâtiments, en France, on n'en est encore qu'aux prémices. Accusant un retard au niveau européen, notre pays devrait se rattraper, profitant du coup de pouce du Grenelle de l'Environnement...
Un mètre de pont thermique non traité en France (zone H1) représente : - 77 kWh de consommation supplémentaire/an - 10 litres de fuel supplémentaires/an - 5 kg de CO2 rejetés supplémentaires/an Selon Schöck, l'intégration de rupteurs de ponts thermiques dans la structure du bâti permet d'obtenir "jusqu'à 85% de déperdition en moins pour la liaison dalle/façade". |
Laurent Perrin