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Pillage sur les chantiers : les professionnels exaspérés

Publié le 07 mars 2008

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Le vol sur les chantiers est une menace multiple et permanente pour l'économie des entreprises et la sécurité des chantiers. Les professionnels du bâtiment s'inquiètent du nombre croissant d'agressions.
Pillage sur les chantiers : les professionnels exaspérés - Batiweb
Tractopelles, câbles en cuivre, carrelage, robinetterie, sanitaires, radiateurs, marteaux-piqueurs : tout y passe ! Un constat qui ne date pas d'hier, mais qui a pris, ces dernières années, une dimension ingérable pour l'ensemble des corps de métiers du secteur.

Pour attirer l'attention sur ce phénomène inquiétant, la FFB a organisé le jeudi 7 février à Paris une conférence avec un intitulé significatif : « Stop au pillage de nos chantiers ». Et les chiffres divulgués sont inquiétants : « En 2007, ces agressions ont représenté un coût estimé à près de 1,5 milliard d'€ », explique à l'AFP Christian Baffy, président de la Fédération française du bâtiment (FFB). Un chiffre équivalent, selon lui, à 1% du chiffre d'affaires des entreprises du secteur. Et alors que le pourcentage de «vol-vandalisme» sur les chantiers stagnait depuis quelques années à 25 %, il a doublé en 2007 !

Des chiffres inquiétants

Sur 4 413 larcins étudiés par la FFB, la plupart se répartissent entre des vols d'outillage (1 600), de matériaux (1 006) et de métaux (1 003). « Depuis l'explosion des cours du cuivre, des bandes organisées sont prêtes à prendre le risque de voler le câble d'alimentation d'une grue pour en tirer 600€ » déplore Christian Baffy. Or, ce type de larcin, parce qu'il peut bloquer le chantier pendant plusieurs jours, coûte en moyenne 15 000 € à un entrepreneur.»

Au cours de l'année 2007, près de 17 000 faits ont été recensés contre environ 15 000 en 2005. Le président de la FFB raconte que des groupes de malfaiteurs viennent la nuit ou le week-end avec un camion pour y mettre le petit matériel et une remorque porte-char pour emporter un engin de chantier. Sur les chantiers les entrepreneurs font aussi parfois l'objet de menace et ou encore de racket. Certains sont même contraints d'embaucher du personnel inutile pour éviter des représailles. La Fédération du BTP lance une nouvelle campagne d'information sur le sujet et propose d'accompagner les victimes en justice.

Le Ministre de l'intérieur promet de l'aide

Face à ces pillages qui s'aggravent mais qui ne datent pas d'hier, le département des Bouches-du-Rhône n'est pas épargné, malgré une anticipation du phénomène. Un article publié sur le site Internet de « La Provence » fait état d'une étude de la Fédération départementale conduite sur trois ans, qui a évalué à 30 M€ le préjudice annuel. Mais la Fédération du BTP 13 a prôné des mesures et signé une convention avec les pouvoirs publics dès 2004. "Nous avons commencé par Marseille en 2004 en ciblant les chantiers des quartiers sensibles. Puis le phénomène s'étendant à l'agglomération et au-delà, en 2007 nous sommes passés au département. C'est ce qui nous vaut de servir d'exemple", se réjouit René Nostriano.

Mme Michèle Alliot-Marie, Ministre de l'Intérieur, a conclu cette conférence en promettant aux professionnels du bâtiment de les aider, dans le cadre d'un "partenariat responsable"."Dans les départements où l'ampleur du phénomène l'exige", la sécurité va être renforcée.

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