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Malgré la crise, les éco-artisans s'activent en rénovation

Publié le 16 octobre 2009

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Lors de sa conférence de presse à la Capeb le 7 octobre, Jean Lardin n'a pu éviter des chiffres douloureux pour le secteur. Pour lui, la reprise n'interviendra pas avant le second semestre 2010. D'ici là les 1.300 éco-artisans déjà labellisés s'activent à rénover le parc existant, selon les dispositions du Grenelle.
Malgré la crise, les éco-artisans s'activent en rénovation - Batiweb
« Le label éco-artisan doit permettre à l'entreprise qui en est titulaire de garder prise avec le marché. Et de rentrer en compétition avec les poids lourds qui draguent les marchés puis sous-traitent aux entreprises du Bâtiment ». Pour sa dernière conférence de presse en tant que président de la Capeb, Jean Lardin ne mâche pas ses mots. C'est que, malgré ses imperfections, le label lancé par sa Confédération en avril dernier, n'est pas dénué de succès. Déjà 1.300 labels attribués pour plus de 1.500 examens passés par les artisans, soit un taux de réussite de 82%. Le monde de l'artisanat et des toutes petites entreprises ne compte pas être mis à l'écart dans un contexte difficile pour tout le monde.

La suite ? Ce sera, d'ici un an ou deux, un label « éco-rénovation », « quand le volume d'éco-artisans sera assez important », précise Jean Lardin, qui ajoute que « dans les régions et les petites communes, les artisans commencent déjà à l'élaborer, entre eux ». Précision notoire, « pour mettre la Capeb à l'abri de toute accusation de copinage, il fallait se séparer de la gestion du label « éco-artisan ». Si la Capeb reste propriétaire de la marque, la gestion en est confiée à Qualibat, « qui a eu la réponse la plus convaincante à l'appel que nous avons lancé » ajoute le président.

Prérogatives du Grenelle

Rappelons les missions de l'éco-artisan. De façon générale, « on reconnaît des compétences techniques à l'artisan. L'éco-PTZ ajoute encore des compétences en matière d'approche liée à la performance énergétique du bâtiment. L'artisan doit pouvoir faire une évaluation du bâti, en fonction des travaux à réaliser. L'entreprise doit acquérir des compétences pour évaluer et conseiller son client, obtenir sa confiance. Il en va de la crédibilité du résultat, qui sera le juge de paix », sermonne Jean Lardin. Exactement les prérogatives du Grenelle, qui mettent l'accent sur la performance énergétique comme gage de protection de l'environnement.

Les artisans ont leur rôle à jouer dans ce virage. Et vu les chiffres du secteur, ils ont raison de ne pas croiser les bras. Le troisième semestre 2009 a en effet vu l'activité chuter de 8,5%, avec –7% en construction neuve et –2,5% en entretien-rénovation, sans grande surprise. Fait rare, on observe selon la Capeb « le même pourcentage [de –8,5%] en volume et en valeur en raison de la stabilisation des prix pratiquée par les entreprises ». Et ce, malgré une hausse non négligeable (+2,5% au troisième trimestre) des prix des négoces.

Pour y arriver, l'artisanat aura besoin d'aide. La Capeb demande donc au gouvernement de maintenir son effort. C'est à dire reconduire l'éco-PTZ (déjà 35.000 signés pour une valeur moyenne de 15 à 17.000 € destinés aux « verdissement » de projets), le dispositif Scellier, les aides de l'Anah mais aussi... « ne pas oublier le secteur de la construction dans ce qu'on appelle le Grand Emprunt », tient à préciser Jean Lardin.

Laurent Perrin

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