Les granulés bois : une matière première très populaire
La filière bois-bûche est en effet bien positionné au niveau des bilans énergétiques, de l'impact sur l'effet de serre et de la pollution de l'eau, précise l'ADEME. Mais si l'on compare avec les autres sources d'énergie (gaz, fioul, électricité), le principal point faible provient des importants rejets de COV dans l'air lors de la combustion du bois. Plus coûteux que le charbon, ils permettent néanmoins de produire de l'électricité à meilleur compte que les éoliennes ou les panneaux solaires. Selon les industriels et les analystes du secteur, les granulés constituent donc le moyen le moins cher de répondre aux exigences européennes en matière d'énergie renouvelable.
Un emballement pour la filière qui fait grimper les prix
Ainsi, l'engouement des Européens pour ces bâtonnets a fait des Etats-Unis un exportateur d'énergie indique un article du « Wall street Journal ». « Jusqu'à une date récente, le pays ne comptait qu'une quarantaine d'usines, qui fabriquaient environ 900 000 tonnes de granulés par an, destinés essentiellement au chauffage domestique ». En mai 2008, une usine en Floride a été inaugurée, « dont l'intégralité de la production, soit 500 000 tonnes par an, est transportée par voie ferrée vers le littoral puis embarquée pour Rotterdam, aux Pays-Bas » précise le quotidien américain.
Un engouement que l'Etat français promeut en proposant un crédit d'impôt de 40 % associé à l'équipement lors de son installation, comme pour toute nouvelle chaudière à bois. Qui dit croissance, dit des prix qui augmentent. « D'autant plus que l'hiver dernier, le secteur de la scierie s'est effondré avec la crise de la construction, privant les producteurs de granulés de leur matière première. En Allemagne, la source d'énergie est même devenue brièvement plus chère que le fioul » explique le journal « Le Monde ». Désagréable pour des consommateurs qui ont payé leur chaudière plus cher que celle au gaz ou au fioul en espérant la rentabiliser en économisant sur l'approvisionnement.
Bruno Poulard (Sources : Courrier International, Le Monde, Wall street Journal, ADEME)