Les effets secondaires du Grenelle selon la FFC
Mais qu'est-ce qui dérange tant la FFC ? Selon elle, "la mise en place de normes énergétiques drastiques dans les constructions neuves aura pour effet de générer un surcoût de l'ordre de 10 à 15%". Mais ce n'est pas tout. Maurice Penaruiz, président de la fédération, estime que dans ces conditions, "le risque est grand que les Français restent dans leurs logements actuels, car ils n'auront pas la possibilité financière d'en changer. A trop vouloir bien faire, on va finir par bloquer les gens chez eux, dans des conditions peu conformes à la politique d'économies d'énergie ou d'énergie alternatives, ce qui conduirait à un contresens écologique". Paradoxe que souligne la FFC qui demande qu'un accompagnement et des mesures de financement soient décidés.
Stigmatisation
De plus, la fédération dénonce la stigmatisation du secteur du bâtiment, accusé par le Grenelle de contribuer pour près d'un quart aux émissions de gaz à effet de serre. Une accusation qui ne doit pas déboucher sur des dérives, qui risqueraient d'asphyxier le secteur et de biaiser la donne. Alors que les demandes de permis de construire ont baissé de 20% en un an – et les ventes de logements neufs de 28% - la FFC trouve regrettable que l'on fasse porter le chapeau au Bâtiment alors que celui-ci est vital à l'économie du pays en encourageant les Français d'accéder à la propriété.
"Laissons aux industriels le temps de concevoir des produits et systèmes adaptés et performants afin de répondre à la nécessité d'économie d'énergie. Dans le cas contraire, une évolution brusque de la réglementation aurait pour effet de placer plusieurs centaines de professionnels en grande difficulté", conclut la FFC, qui se félicite par ailleurs de l'abandon de la norme RT2010 dans sa forme actuelle, jugée trop proche dans le temps de la mise en application de la norme BBC (Bâtiment basse consommation) 2012. Rien n'est fait.
Laurent Perrin