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Le design au secours de la qualité de l'air intérieur

Publié le 07 avril 2009

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A partir de quelques innovations pratiques et techniques, l'architecte et designer Philippe Rahm propose de recréer en intérieur le climat qui régnait le 15 mai 1932, ce "moment où l'humanité a commencé à modifier globalement la planète". Lui donnant sa Carte Blanche pour 2009, le VIA l'accueillait dans ses locaux le 30 mars pour une table ronde sur le thème "terroirs déterritorialisés".
Parce que l'air ambiant d'avant la révolution industrielle - et plus précisément d'avant la construction de la première usine à charbon - était encore respirable, le designer Philippe Rahm a décidé de recréer en intérieur les conditions climatiques idéales qui régnaient en cette douce journée de printemps du 15 mai 1832. Pour cela il a choisit une approche différente de celle qui prévaut chez les constructeurs actuels. "Réduire la consommation en énergie aujourd'hui revient à isoler toujours plus. On se retrouve avec des espaces très isolés, confinés, renfermés sur eux-mêmes. J'ai choisi une approche plus citoyenne que normative", explique le designer qui a reçu le soutien du VIA (Valorisation de l'innovation par l'ameublement) par le biais de sa Carte Blanche 2009.

"Le climat intérieur d'autrefois était régit par des températures plus chaudes en été et plus froides en hiver. La relation au temps et aux saisons était très forte. Nous avons perdu cette relation au climat", explique le designer qui en profite pour faire un clin d'oeil à l'artiste Fabrice Hibert pour qu'il avait tenté en 2003 de recréer en intérieur le climat de Tahiti ! Beaucoup de questions sont soulevées par de telles expérimentations. Ce qu'il faut retenir, c'est que Philippe Rahm tente par son projet de couper court à la dimension artificielle de notre société actuelle pour revenir à quelque chose de plus proche de la nature.

Concrètement, cela se traduit par différents équipements venant s'installer dans la maison. Le projet de Philippe Rahm a pour point de départ une ambition écologique mais ne vise pas pour autant la purification de l'air intérieur puisque celui-ci est le même qu'à l'extérieur. En effet, une ventilation double-flux, contenue dans une coque à placer dans la pièce, "sorte de nouvelle cheminée", permet, en chauffant l'air entrant avec l'air sortant, de "faire entrer exactement la quantité d'air nécessaire selon le nombre d'occupants et leur activité".

Air chaud en haut, air froid en bas

Ce n'est pas tout. Partant du principe que l'air chaud a tendance à monter au plafond, laissant le sol plus frais, Philippe Rahm imagine un radiateur divisé en deux parties. L'une permet de chauffer le sol (22°C) et l'autre de rafraîchir le plafond (18°C), créant "comme un vent miniature à l'intérieur de la maison". En répartissant ainsi les températures dans la pièce, on diminue la consommation d'énergie. En matière d'éclairage, le designer "propose de redonner à la lumière électrique sa dimension temporelle". En mode automatique, la lampe recrée un cycle solaire journalier calqué sur celui du fameux 15 mai "pour vivre en intérieur une 'journée d'avant'". En mode manuel, on choisit une heure précise de la journée selon l'intensité lumineuse des LED désirée. Enfin, en matière de mobilier, le projet de M. Rahm propose d'amplifier le mouvement vertical des meubles "en permettant d'habiter différentes hauteurs, différentes strates de l'air, différentes températures" selon les occupations. Le mobilier trouve ainsi des hauteurs d'assises inhabituelles.

Plus d'infos : www.via.fr

Laurent Perrin


Les différents éléments du projet : ventilation double-flux, chauffage, éclairage et mobilier.

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