La biomasse, première source d'énergie renouvelable
Le comité opérationnel «énergies renouvelables» du Grenelle, présidé par Jean-Claude Lenoir et Alain Liebard, estime ainsi "qu'il conviendrait de viser une augmentation de la production d'électricité et de chaleur à partir de biomasse de 7,5 Mtep à l'horizon 2020, soit un tiers de l'augmentation de la production d'énergie renouvelable à cet horizon", à condition de gérer durablement la forêt, de mobiliser la ressource et d'éviter les conflits d'usage.
Un potentiel forestier sous-exploité
La forêt occupe près de 30 % du territoire métropolitain, et le massif forestier français, qui est l'un des plus importants d'Europe, a augmenté de moitié depuis 1950. "Le potentiel forestier national est donc très important, mais il est largement sous-exploité, principalement en raison du morcellement de la propriété forestière", explique le ministère de l'Ecologie. Ce potentiel est difficile à mobiliser car l'offre de bois est peu élastique et agir uniquement sur la demande conduit dans ce secteur à un renchérissement de la ressource, sans réel accroissement de l'offre. Dans ce contexte, le comité opérationnel «forêt» du Grenelle propose la création d'un fonds pour la mobilisation de la biomasse, par le biais d'aides à la création de dessertes forestières, de plans de formation, d'aides à la mécanisation de l'exploitation forestière, etc.
Les ressources en biomasse peuvent être classées en plusieurs catégories, selon leurs origines : le bois, sous forme de bûches, granulés et plaquettes ; les sous-produits du bois qui recouvrent l'ensemble des déchets produits par l'exploitation forestière (branchage, etc), par les scieries (sciures, etc), par les industries de transformation du bois (menuiseries, fabricants de meubles, parquets) et par les fabricants de panneaux ainsi que les emballages tels que les palettes ; les sous-produits de l'industrie tels les boues issues de la pâte à papier (liqueur noire) et les déchets des industries agroalimentaires (marcs de raisin, etc) ; les produits issus de l'agriculture traditionnelle (céréales, etc), résidus tels que la paille ou la bagasse (résidus ligneux de la canne à sucre) et les nouvelles plantations à vocation énergétique telles que les taillis à courte rotation (saules, miscanthus, etc) ; les déchets organiques tels que les déchets urbains comprenant les boues d'épuration, les ordures ménagères, et les déchets en provenance de l'agriculture tels que les effluents agricoles. Toutes ces ressources ainsi recyclées peuvent être valorisées énergétiquement sous forme de chaleur, de carburants et d'électricité. |
Laurent Perrin