L'architecture nucléaire dévoile un nouveau visage
L'agence d'architecture parisienne s'inscrit dans le mouvement des architectes qui réclamait déjà au début des années 80 plus d'intérêt accordé à l'architecture, pour une meilleure intégration dans le paysage français. Objectif : souligner la haute technicité des lieux tout en respectant le plan de masse d'origine. Le projet proposé par l'architecte Bruno Willerval repose donc sur une conception simple avec un alignement régulier des bâtiments à proximité immédiate de la falaise, uniquement visible depuis la mer.
La situation en bord de mer confère à la centrale une capacité importante de refroidissement, plus favorable que le bord de rivière du point de vue thermodynamique et ne nécessitant pas la construction d'une imposante tour de refroidissement. Le choix des teintes et matières a fait l'objet d'une étude colorimétrique de la nature environnante. La végétation des landes, ajoncs, bruyères et fougères, mariée au gris des falaises, colore les sommets d'une teinte ocre brune. Ainsi est né le concept architectural, basé sur cette couleur appliquée à l'ensemble des bâtiments côté mer, grâce à un bardage en aluminium de couleur brun foncé, de type KALZIP, intégrant des stries verticales tous les 40 cm. L'îlot nucléaire a été conçu en béton de couleur grise identique aux falaises de granit. Seuls les trois volumes du bâtiment de bureaux POE, tout comme la station de pompage située à côté disposeront d'une façade particulière en béton architectonique de couleur blanc cassé ou gris clair.
La nouvelle salle des machines, parallélépipède de 114 m de long, 60 m de large et 49 m de hauteur, est structurée par une toiture aux pentes contrariées et par une façade inclinée vers la mer comme pour braver le vent venant de l'océan. Dans le même esprit de modernité, le bâtiment POE présente une ligne de toiture tendue. Les sous-sols de ce bâtiment comportent 2 niveaux qui abritent les vestiaires du personnel et quelques locaux techniques. Ils communiquent par différentes galeries accédant aux multiples infrastructures. Ces ouvrages enterrés ont fait l'objet d'un permis de construire spécifique.
Le bâtiment POE a été étudié pour laisse passer un maximum de lumière. Le rez-de-chaussée, qui abrite la partie technique, (85,60 m de long, 74 m de large et 13,80 m de hauteur) est surmonté d'un bâtiment de bureaux se composant de 3 volumes orientés est-ouest présentant chacun 5 niveaux achevés par une toiture courbe en aluminium naturel partiellement ajourée qui cachera l'ensemble des réseaux et locaux techniques au dernier étage. Les 3 entités de bureaux sont reliées entre elles à chaque niveau par de légères galeries métalliques revêtues de verre et traitées afin d'obtenir un maximum de transparence. Une autre passerelle habillée d'un bandeau de verre et de bardage métallique assurera la liaison entre le troisième étage de l'immeuble sud-ouest à la salle des machines et à l'îlot nucléaire. De grandes portes coulissantes s'ouvrent côté mer et quelques fenêtres latérales correspondent aux niveaux internes des mezzanines. Enfin, l'entrée principale du bâtiment de bureaux s'effectuera sur la façade opposée à la mer. Un hall vitré sur deux niveaux donnera accès à des circulations verticales desservant tous les niveaux.
Rappel des éléments clés : Maître d'ouvrage : EDF Architecte : Agence d'architecture Bridot Willerval Génie Civil : Groupe Bouygues Construction Mise en service du réacteur : 2012 Surface : 31 654 m² de SHON |
Bruno Poulard