Des vagues d'acier végétalisées pour un lycée pro de Rouen
Les treize vagues d'acier du nouveau bâtiment actuellement en cours de construction – et qui accueillera les ateliers des formations professionnelles – naissent dans le parc et viennent directement se poser sur le bâtiment principal, masse de béton et de simplicité tout en préfabriqués et poutres sans âme. L'objectif de rendre le parc voisin partie intégrante du bâtiment semble réussie, sous réserve du résultat final. De plus, ces treize lames ont l'intérêt de laisser passer la lumière dans les ateliers, de part leurs différences de niveaux. Au dessus, la toundra prendra ses droits, en espérant que les étudiant n'y élisent pas domicile entre midi et deux. Même principe pour les logements étudiants et de fonction également présents sur le site : une double peau en acier protège 40 chambres (pour 120 lits) éclairées par des patios.
Une contre-flèche compense les déformations de la végétation
Revenons aux ateliers et leurs vagues tout en fluidité. Les 8.000 m² de surface végétale jouent clairement la carte de la pénétration et viennent littéralement "tirer" le parc sur le bâtiment. Ce module de base qu'est la lame d'acier est le principe sur lequel repose l'architecture du lycée. En acier galvanisé, chaque lame – large de dix mètres – est constituée de deux poutres treillis cintrées à courbure inversées et de hauteurs variables qui créent les ondulations de la toiture. Elles sont fabriquées avec une contre-flèche de 10 cm qui compense les déformations dues à la végétation de 220 kg/m². L'acier pèse lui un total de 1.000 tonnes pour autant d'heures de mise au point ! Principaux défis pour l'entreprise de construction métallique Charondière : "transformer la ligne architecturale en réalité et gérer les contre-flèches". Côté bureau d'étude, le défi porte sur la structure même, qui doit éviter goussets, boulons et bracons "pour obtenir une structure discrète assurant une grande portée". Un pari en bonne voie d'être réussi...
Fiche technique : Maître d'ouvrage : Région Haute-Normandie |
Laurent Perrin