Conflit Caterpillar : retour à la case départ ?
Un protocole qui avait été accueilli de façon très mitigée le lundi suivant par le personnel des deux usines françaises du constructeur américain d'engins de chantier. « Le protocole de fin de conflit sème des pistes qui sont intéressantes, qui sont à vérifier et discuter entre nous », expliquait Nicolas Benoît, élu (CGT) du CE à des salariés qui constataient pour leur part « le manque d'avancées claires ». Nombreux étaient également ceux qui déploraient « des sous-entendus dans le protocole » et dénonçaient « un retour à la case départ ». Quelque 80% des 2.551 salariés des sites de Grenoble et d'Echirolles avaient repris le travail lundi, après quatre à six semaines de chômage partiel.
Renouer le dialogue social dans les 15 jours
Vendredi 24 avril, la direction, qui demandait à la justice de valider ce plan de licenciement économique, a de nouveau saisi la justice, estimant que l'absence de réponse du CE équivalait à un refus. Ce que le juge a refusé, considérant qu'il n'appartenait pas « au juge des référés, juge de l'évident » de se prononcer sur la question. De leur côté, les délégués syndicaux ont demandé lundi au préfet de nommer un médiateur pour renouer le dialogue social avec la direction et trouver « une issue rapide au conflit ».
Dans son ordonnance, le juge des référés a en effet enjoint « à la direction Caterpillar France et aux membres élus et aux représentants syndicaux du comité d'entreprise de se réunir dans la quinzaine (...) dans un lieu propice au dialogue social ». Ces réunions, dont la première aura lieu jeudi en préfecture à la demande de la direction, auront pour objet les deux derniers points de négociation du plan social portant sur la justification économique des licenciements et les aspects sociaux, sur lesquels les élus du CE doivent rendre un avis, seul à même de valider la procédure.
Mais le bras de fer risque encore de perdurer. Dès lundi matin, les salariés de l'entreprise s'étaient rassemblés en assemblée générale, à l'appel des syndicats, selon lesquels 60% des employés étaient en grève, alors que la direction n'en comptabilisant de son côté que 20%.
Bruno Poulard