Vélo à Paris : moins de pollution sur les pistes cyclables
Contrairement à une idée reçue, être dans sa voiture ne signifie aucunement être à l'abri de la pollution : l'habitacle n'est pas étanche et l'air qui s'y trouve a, par définition, besoin d'être renouvelé. Au cœur du trafic, l'exposition d'un cycliste est comparable à celle d'un automobiliste. « On se doutait que l'éloignement au trafic allait apporter un bénéfice pour le cycliste, mais que ce soit aussi marqué n'était pas évident », ajoute-t-elle.
De plus, souligne Philippe Lameloise, directeur d'Airparif, « les voitures empruntent fréquemment des zones fortement polluées (tunnel, boulevard périphérique) qui ne sont pas autorisées aux vélos ». Les pistes cyclables représentent la meilleure protection en terme de pollution, que ce soit pour le dioxyde d'azote ou les particules.
Pour mener ses tests sur quatre itinéraires dans le centre de Paris, Airparif a mis au point un vélo spécialement équipé avec des appareils de mesure automatique et une prise d'air à hauteur du nez du cycliste. A la lumière de cette étude, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air recommande de privilégier les voies cyclables, mais aussi de s'écarter des grands axes routiers et d'opter pour les petites rues moins fréquentées. Le masque est une « fausse bonne idée » indique le rapport : il n'a qu'un intérêt très limité dans la mesure où il ne filtre ni les petites particules, qui pénètrent le plus profondément dans les poumons, ni les gaz.
La Ville de Paris a indiqué avoir « pris connaissance avec beaucoup d'intérêt de l'étude d'AirParif » et indique que ces résultats confirment « la nécessité de développer plus encore les aménagements cyclables comme le prévoit la Municipalité parisienne, avec plus de 200 km nouveaux à réaliser d'ici 2013 ».
Bruno Poulard