Réduction de CO2 : les cimentiers veulent que d'autres secteurs s'investissent
Ce protocole permet aux cimentiers de mesurer leurs émissions annuelles de CO2 selon une méthode commune et de vérifier les résultats obtenus pour réduire ces émissions. Il est utilisé par 80% des cimentiers dans le monde et pourrait constituer la base d'une « approche sectorielle » à l'échelle mondiale de réduction des émissions de CO2, a estimé M. Lafont.
Outre le ciment, la sidérurgie, une autre industrie énergivore et donc polluante, pourrait être concernée de même que la chimie par exemple. « Alors que des discussions sont en cours pour parvenir à un accord global sur le climat, des approches sectorielles complémentaires pourraient être mises en place pour accélérer les réductions d'émissions de CO2 », a déclaré devant la presse Bjorn Stigson, président du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD).
En moyenne, les émissions nettes de CO2 des 18 cimentiers représentés au sein du CSI ont diminué à 670 kg par tonne de ciment produite en 2007 contre 760 kg/t en 1990, selon les chiffres du CSI. Ce qui représente pour les cimentiers une réduction de leurs émissions d'environ 70 millions de tonnes de CO2 en 2007 par rapport à 1990. Pour parvenir à ce résultat, les cimentiers ont amélioré leur efficacité énergétique, en utilisant des combustibles de substitution et en recourant à une production de ciment moins intensive en carbone.
« Nous appelons les membres du G8 et la Convention cadre des Nations-unies sur le climat à accélérer la mise en place de telles approches sectorielles », a indiqué M. Lafont.
Les pays en développement restent méfiants vis-à-vis de ces réductions d'émission par secteur, craignant de se voir imposer des freins à leur croissance, et réclament des transferts de technologies.
Bruno Poulard