Paradoxe ? L'agence sanitaire de l'environnement se bat pour sa survie
La directrice générale a insisté sur l'important travail de coordination menée par l'Afsset en tant que tête d'un réseau d'organismes compétents en matière d'expertise, de recherche et de prévention en santé/environnement ou santé/travail. Elle a d'ailleurs été choisie comme coordinateur d'un projet européen Eranet, mené avec les Pays-Bas et la Grande-Bretagne, sur l'impact du réchauffement climatique. Interrogée sur la possibilité d'une réforme des agences sanitaires, au nom de la révision des politiques publiques décidée par le gouvernement, Mme Froment-Védrine, qui a assumé la direction de l'Agence depuis sa création en 2002, a estimé "complètement légitime" que le gouvernement se pose des questions sur le périmètre des établissements publics.
Mais il faut envisager "les conséquences", a-t-elle dit, et "il faudra bien que quelqu'un assume les missions de coordination qu'assume l'Afsset". "Mon souhait, c'est que l'expertise reste indépendante, pas polluée par une décision des ministères de tutelle ou des industriels", a ajouté la directrice générale.
La réforme des agences sanitaires pourrait se faire sur la base du rapport de 2006 de Jean-François Girard, ex-directeur général de la santé, qui suggérait la "remise à plat du système", avec la création de trois organismes chargés respectivement de la "surveillance du vivant", de la sécurité sanitaire des produits consommés et des "milieux", en lieu et place des sept structures actuelles : trois agences, dont l'Afsset, et quatre instituts.
Dans une interview publiée mercredi dans le Quotidien du médecin, Mme Froment-Védrine se disait persuadée que la révision générale des politiques publiques (RGPP) qui prévoit de regrouper les sept structures pour "simplifier les conditions de leur pilotage par l'Etat", avait choisi de "démanteler" l'Afsset.