Nicolas Sarkozy projette un deuxième EPR
Suite à l'annonce du président de la République, EDF s'est aussitôt dit prêt à "s'engager dans ce projet", en faisant valoir qu'il construisait actuellement l'autre EPR en chantier, à Flamanville (Manche). Cette centrale, dont la construction a débuté en décembre 2007, doit entrer en service en 2012 et sera exploitée par EDF et l'Italien Enel.
Le groupe français d'électricité justifie la construction d'un nouvel EPR par "un contexte d'augmentation de la demande d'électricité" et les "contraintes liées au réchauffement climatique". L'électricité nucléaire est en effet reconnue comme moins émettrice de CO2 que celle à base de charbon ou de gaz.
Polémique
EDF, qui exploite les 58 réacteurs de deuxième génération actuellement en fonctionnement en France, devra compter à partir de la mi-juillet sur un concurrent de taille, le nouveau groupe GDF Suez. Celui-ci, issu de la fusion entre GDF et Suez, entend exploiter une centrale nucléaire de nouvelle génération en Europe et décidera en 2009 de son lieu d'implantation.
Pour justifier sa décision, Nicolas Sarkozy a déclaré que "l'électricité qui sort d'un EPR est 30 à 50% moins chère que l'électricité qui sort d'une centrale à gaz ou au charbon. On peut devenir exportateur d'électricité alors qu'on n'a ni pétrole, ni gaz. C'est une chance historique de développement".
Outre la compétition entre GDF-Suez et EDF, l'annonce d'un second réacteur EPR a soulevé de nombreuses questions. Notamment celle de savoir s'il ne faudrait pas attendre de pouvoir évaluer l'efficacité du réacteur de Flamanville avant d'en construire un second. Une autre polémique renvoie au 25 octobre 2007, où lors de son discours sur le Grenelle de l'Environnement, le président Sarkozy avait proposé "un gel de la construction de nouvelles centrales". Il avait toutefois rajouté que "le nucléaire était indispensable dans son objectif de réduire de 20% la consommation énergétique de la France".
Laurent Perrin (source AFP)