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La gestion des déchets de chantier s'organise en Île-de-France

Publié le 22 juin 2015

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L'Île-de-France s'est dotée d'un plan de gestion des déchets de chantiers, qui rééquilibre les sites de stockage ailleurs qu'en Seine-et-Marne et enclenche une dynamique de recyclage et de moindre production. Son entrée en vigueur vendredi dernier signe le départ d'une petite révolution.
La gestion des déchets de chantier s'organise en Île-de-France - Batiweb

L'objectif était d'anticiper l'augmentation du « gisement de déchets inertes de 27 millions de tonnes en 2012 à plus de 43 millions en 2026 ». Il aura fallu finalement deux ans de concertation avec les élus locaux et les entreprises pour élaborer un plan de prévention et de gestion des déchets issus de chantiers du bâtiment et de travaux publics.

Adopté jeudi soir, à l'unanimité des groupes politiques du conseil régional et validé dans la foulée par le préfet de la région Ile-de-France, il prévoit une série de mesures à l'horizon 2016, notamment en vue des travaux du Grand Paris (métro et logement).

La Seine-et-Marne, qui accueille 80 % des déchets de la région, est la grande gagnante de ce plan. D'autant qu'elle s'inquiétait vivement de l'impact des déchets du supermétro. L'entrée en vigueur d'un moratoire règle le problème : aucun projet d'extension ou de création de lieu de stockage ne peut désormais être autorisé pendant une durée de 3 ans.

Cela bloque de fait les trois demandes actuellement sur le bureau du préfet du département pour créer une installation de stockage de déchets inertes (ISDI).

A l'expiration du moratoire, « de nouvelles capacités de stockage ne pourront être autorisées que dans le respect d'un plafond de 4 millions de tonnes par an pour la durée du plan », selon le document.

La Seine-et-Marne soulagée

L'autre point « révolutionnaire » du Predec, selon Corinne Rufet (EELV) vice-présidente de la région en charge de l'Environnement, est que « les départements de la petite couronne ne pourront envoyer leurs déchets que dans un département de grande couronne dont ils sont limitrophes », « en conséquence, les Hauts-de-Seine ne pourront plus envoyer leurs déchets en Seine-et-Marne ».

Pour la vice-présidente écologiste, « la grande victoire de ce plan est que tous les élus de l'Ile-de-France sont d'accord pour soulager la Seine-et-Marne, on est sorti du "pas dans mon jardin" pour réfléchir à l'échelle du territoire régional ».

Le Predec donne aussi des objectifs de diminution de production de déchets, de réemploi (construction de route, comblement de carrières) et de recyclage.

Il aborde aussi la question du transports pour développer le fret fluvial et ferroviaire; ou encore de l'inclusion dans les appels d'offres d'une promotion des matériaux recyclés.
 

Quelques objectifs sur les déchets inertes...

Recyclage des agrégats d’enrobés
Objectif 2020 : Recyclage de 80% des agrégats d’enrobés valorisables (soit 410 000 tonnes par an)
Objectif 2026 : Recyclage de 100% des agrégats d’enrobés valorisables (soit 510 000 tonnes par an)

Recyclage des bétons et couches de chaussées

Objectif 2020 : une production de granulats recyclés de 5,5 millions de tonnes par an.
Objectif 2026 : une production de granulats recyclés de 6,5 millions de tonnes par an (en envisageant une incorporation des granulats recyclés dans la production de bétons hydrauliques)
Incidences sur les installations : créer 10 nouvelles plateformes de recyclage pour la production de granulats recyclés

Et non inertes...

Compléter le réseau de points de collecte des déchets des artisans pour atteindre 200 points de collecte à l’horizon 2020 et 220 points de collecte à l’horizon 2026

Recyclage DND

Créer les conditions favorables au tri sur chantier et assurer un taux de valorisation de 70% pour les DND
Créer sur le territoire une dizaine de chaînes de tri supplémentaires spécialisées pour les déchets du BTP, d’environ 100.000 t/an de capacité chacune, afin de passer d’un nombre de 6 en 2010 (8 fin 2012) à 12 en 2020 et 16 en 2026.

Déchets dangereux

Structurer les filières et atteindre 70 % de recyclage pour les déchets de plâtre, bois, PVC, vitrages, isolants, revêtements de sols, panneaux photovoltaïques.
Développer le maillage des points d’apport pour les déchets dangereux du BTP de façon à disposer à l’horizon 2020 de 50 points d’apport et 2026 de 100 points d’apport

C.T (avec AFP)

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