Grenelle : les paysagistes laissés-pour-compte ?
Ces deux aspects sont parfois contradictoires : parce que les voies engazonnées du tramway parisien coûtaient cher en irrigation et en entretien, on a remplacé le gazon par d'autres plantes qui demandent moins de dépenses d'énergie, une démarche dont se félicite le paysagiste. « Mais du coup, les gens demandent : c'est quoi ces plantes ? vous avez oublié de tondre la pelouse ? », explique-t-il.
Le parc des Guilands à Bagnolet, près de Paris, est un autre exemple de ce « choc culturel » entre jardin traditionnel et lieux respectueux de l'écologie, que les paysagistes tentent d'adoucir : à côté d'une zone « artificielle » avec un gazon net, une partie est laissée naturelle, favorisant la biodiversité animale. Des chemins surélevés permettent aux visiteurs de « sentir » la vie dans cet espace apparemment moins entretenu.
« On compose un paysage que l'on comprend et qu'on peut donc s'approprier », tout en étant plus respectueux de la nature, selon Michel Péna. Le paysagiste compare les mesures du Grenelle de l'Environnement aux ZUP des années 1960 et à la construction en masse de logements inadaptés : « on n'a pas pris en compte la sensibilité, la jouissance d'un lieu ». Les 4e Assises européennes du Paysage réunissent jusqu'à mercredi quelque 500 participants, paysagistes, producteurs et entrepreneurs, venus d'une dizaine de pays européens.
Bruno Poulard (source AFP)