Gare d'Achères, un vrai laboratoire écologique
Un bâtiment peu économe en énergie, conséquence des modes de construction de l'époque
En janvier 2007, une étude environnementale est réalisée. Elle montre que le bâtiment est peu économe en énergie, conséquence des modes de construction de l'époque : la chaudière fioul est vieillissante et le bâtiment est mal isolé, d'où une consommation importante. En faisant appel aux énergies renouvelables, la nouvelle gare consommera 64% d'énergie en moins et les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de 84%. Soit l'équivalent de 90 000 km en voiture, ou plus de deux fois le tour de la Terre.
C'est une véritable mini centrale solaire qui sera installée sur le toit, avec 175 m² de membrane photovoltaïque. En transformant l'énergie lumineuse du soleil en courant électrique, les cellules photovoltaïques permettront de produire l'équivalent de 25% de l'énergie consommée par le bâtiment. Des panneaux solaires serviront pour chauffer l'eau chaude sanitaire, ce qui économisera de l'électricité et participera à l'excellent bilan énergétique de la nouvelle gare.
La chaudière au fioul actuelle sera remplacée par une pompe à chaleur air eau avec double flux réversible. Elle rafraîchira les locaux en été et les chauffera en hiver en réduisant la consommation d'énergie et en supprimant les émissions polluantes. Une citerne de stockage des eaux pluviales sera aménagée à l'emplacement de la cuve à fioul, afin de les utiliser pour le nettoyage extérieur, l'arrosage et l'alimentation des chasses d'eau.
Des toilettes écologiques avec des « urinoirs sans eau », des robinets temporisés et des chasses d'eau alimentées par les eaux pluviales récupérées seront installées. La technique des « urinoirs sans eau » repose sur un système de « liquide occlusif » ou de membrane en caoutchouc qui évite le contact entre l'urine et l'air et empêche la formation d'odeurs. Ce système réduit la consommation d'eau et les frais d'assainissement.
Achères est un projet expérimental, un vrai laboratoire
Enfin, les consommations énergétiques de la gare et des locaux vont être diminuées en améliorant l'isolation de l'enveloppe du bâtiment. Les fenêtres seront remplacées par des menuiseries à doubles vitrages à rupture de pont thermique. Le mur de la façade ouest sera réalisé en briques de terre cuite alvéolaires (« monomur ») qui serviront de « pièges à chaleur ». Elles stockeront la chaleur pendant la journée, qui sera rejetée en été tandis qu'elle aidera à chauffer les locaux en hiver.
Le chantier, commencé à la mi-octobre 2008, devrait s'achever à l'automne 2009. La SNCF, qui en assure la maîtrise d'ouvrage, exige un budget de 3,2 M€, financés à 57% par la Région Ile-de- France, 40% par la SNCF et à 3% par RFF.
Bruno Poulard