Après une progression de 19% en 2005, le bénéfice net devrait encore bondir de 39% en 2006, autour de 1,21 milliard d'euros, selon le consensus des analystes établi par Thomson Financial. Le chiffre d'affaires, déjà publié, s'est élevé à 26,039 milliards d'euros, supérieur aux prévisions des analystes. Ces bonnes performances sont en partie dues à l'intégration d'Autoroutes du sud de la France (ASF), dont Vinci détient depuis novembre 100% du capital. "En raison des tendances meilleures que prévues en 2006" et du "message rassurant du groupe pour 2007", Luis Prieto, analyste chez Merill Lynch, prévoit une augmentation des ventes de "3% en 2007 et 3,1% en 2008". D'autant que le 4e trimestre 2006 a connu "une accélération rapide des revenus du secteur routes et construction".

2007 verra l'ouverture prévue en septembre de la première partie du bouclage de l'A86, autour de Paris, concédée à Cofiroute dont Vinci détient 65%, avec un tunnel de 14 km allant de Rueil-Malmaison à Versailles. En ce qui concerne le carnet de commandes, Vinci a signé plusieurs partenariats-publics-privés (PPP) que le groupe considère comme l'un des "axes stratégiques" pour son développement, notamment en France la liaison ferroviaire entre Lyon et l'aéroport de Saint-Exupéry. L'activité parkings a été très dynamique avec l'acquisition de 20.000 places en Allemagne et un partenariat signé avec la Russie pour construire des parkings à Moscou.

Mais l'année 2006 a aussi été mouvementée pour Vinci sur plusieurs plans. Le PDG Antoine Zacharias a été contraint à la démission en raison de rémunérations jugées exorbitantes. Il y a eu aussi la tentative avortée de rapprochement entre Veolia et Vinci, voulue par le premier mais refusée par le second. Enfin, Alain Dinin, PDG du groupe immobilier Nexity, avait fait savoir qu'il était "intéressé" par le rachat des activités immobilières de Vinci.

Mais le groupe a indiqué fermement qu'il n'avait "pas l'intention de céder Vinci Immobilier qui fait partie intégrante de son portefeuille d'activités". Le conseil d'administration de Vinci comprend désormais quatre postes vacants après les départs d'Antoine Zacharias, Alain Dinin et Alain Minc, et de Bernard Val parti pour des raisons de santé. Des nominations pourraient intervenir lors de la prochaine assemblée générale le 10 mai.