Vinci: la Bourse salue la victoire de Huillard et le départ de Zacharias
M. Zacharias a été contraint jeudi à la démission par le conseil d'administration, qui a confirmé Xavier Huillard à son poste de directeur général alors que des sources concordantes prédisaient sa révocation. Depuis quelques jours, Antoine Zacharias accusait d'incompétence son directeur général, qui avait dénoncé ses rémunérations exorbitantes. Satisfait de cette "particulièrement bonne nouvelle", les analystes du Crédit Agricole ont relevé vendredi leur recommandation sur l'action Vinci à "surperformance" contre "sous-performance" auparavant. Selon eux, la victoire de Xavier Huillard sera "particulièrement bienvenue des cadres supérieurs et des employés du groupe".
"La révocation de Xavier Huillard aurait affaibli l'image de Vinci auprès des investisseurs, beaucoup plus sensibles aujourd'hui que par le passé aux problèmes de gouvernance d'entreprise", a commenté Christian Duchesne, analyste du Crédit Mutuel CIC. Dans une lettre au conseil d'administration de Vinci, Xavier Huillard avait en particulier dénoncé le salaire "très élevé" de M. Zacharias, les "millions" de stock-options (option pour acquérir des actions Vinci à un prix fixé) dont il aurait bénéficié depuis plusieurs années, selon lui, pour un total de 250 millions d'euros.
"Nous espérons que cela sera le début d'une amélioration de la gouvernance chez Vinci. Nous pensons que Zacharias a eu trop de facilité à conserver le contrôle de la société même, après son départ de la direction opérationnelle", estiment aussi les analystes de JP Morgan.
Début 2006, M. Zacharias avait cédé son siège de directeur général à M. Huillard, conservant celui de président du conseil d'administration. "Il y a des perspectives pour une amélioration du management" d'un groupe qui "dispose d'actifs de haute qualité", ajoutent les analystes de JP Morgan.
"Xavier Huillard va probablement rester centré sur les fondamentaux du groupe en concrétisant l'amélioration de la branche construction, en se concentrant sur l'intégration d'Autoroutes du Sud de la France (ASF) et en continuant à soutenir la croissance par de petites acquisitions", écrivent les analystes du Crédit Agricole.