Cette allocation "concernera pour commencer 80.000 personnes environ, qui touchent leur première allocation logement", a indiqué le Premier ministre, précisant qu'elle serait "versée dès la première semaine de novembre". Le chef du gouvernement a estimé que "ce point de départ" constituait un "effort très significatif de la part de l'Etat" en faveur des étudiants issus de milieux modestes. Il a souligné que cette mesure avait été "définie en concertation étroite avec les organisations étudiantes, de manière à cibler les populations qui en ont le plus besoin". Selon le Premier ministre, "notre système de bourse n'apporte pas des réponses suffisantes" aux difficultés sociales rencontrées par les étudiants. Parmi les 2,2 millions d'étudiants, la moitié se salarie pour financer leurs études et 100.000 vivent sous le seuil de la pauvreté, selon l'observatoire de la vie étudiante.

Réaffirmant la nécessité d'apporter "aux élèves les plus en difficulté une aide particulière, à travers les programmes personnalisés de réussite éducative" à l'école, il a comparé cet effort à celui qui doit être fait pour l'emploi des jeunes sans diplôme ni qualification, plusieurs mois après son échec sur le CPE. "Ceux qui n'ont pas réussi à se doter d'un bagage pour entrer facilement dans la vie active doivent pouvoir bénéficier d'un soutien. J'aurai l'occasion d'en reparler prochainement", a-t-il promis.

Sur l'insertion professionnelle des étudiants, M. de Villepin a rappelé qu'il prendrait "de nouvelles mesures, en étroite concertation avec l'ensemble des acteurs du monde éducatif", à partir des "conclusions du débat national +université et emploi+" qu'il avait lui-même installé en avril, à +l'issue de la crise du CPE. Rappelant que 40% des étudiants quittaient l'université sans diplôme, M. de Villepin a annoncé la mise en place d'un "schéma national d'orientation et d'insertion professionnelle" qu'il avait annoncé en septembre 2005 lors de la précédente rentrée universitaire.

Il a ainsi renouvelé sa proposition de "coordonner les structures existantes", d'"améliorer la formation des acteurs de l'orientation" et d'"adapter davantage la carte des formations à celle de l'emploi". Il entend également que soit créé "dans chaque université un service de l'orientation, des stages et de l'emploi qui travaillera en liaison étroite avec les lycées, les entreprises et les administrations". Sur l'enseignement supérieur encore, le Premier ministre a regretté que les universités françaises aient "du mal à faire face à la compétition internationale". La première université française pointe à la 45e place du très prisé classement de Shanghai des 500 meilleurs établissements supérieurs.