Urbanisation: les satellites confirment le mitage accéléré du territoire
Les zones urbaines représentent en 2000 4,8% du territoire, les terres agricoles 59%, les forêts 26%, et les milieux semi-naturels, zones humides et milieux aquatiques 10%. Sur dix ans, 2% du territoire a changé d'affectation.
La pression urbaine s'accroit précisément sur les zones déjà fragiles (couronne parisienne, Ouest breton, plaine d'Alsace, couloir rhodanien, littoral méditerranéen). Elle se fait au détriment des prairies (-0,8%) et des bocages (-0,7%) riches en diversité végétale et animale, selon les scientifiques.
Le grignotage des terres est généralement définitif: "l'artificialisation est souvent une transformation irréversible des sols, leur reconquête par l'agriculture ou la végétation naturelle est très marginale", note l'Ifen.
Ce "mitage" du territoire aboutit à une imbrication de l'urbain dans le rural. L'étalement urbain menace non seulement la faune et la flore, mais aussi les populations installées trop souvent en zone naturelle sensible (rivières, pentes). "Les enjeux relèvent des risques naturels (glissements de terrains, coulées boueuses, inondations) liés à la progression de l'habitat dans des zones exposées et à l'imperméabilisation des sols, note l'Ifen.
En outre, l'artificialisation augmente les sources de pollution des eaux (eaux des égouts, eau de pluie ruisselant sur les routes etc). Cet inventaire est réalisé grâce à la base de données européenne CORINE Land Cover, pilotée par l'Agence européenne de l'environnement. A partir des images des satellites Spot et Landsat, des cartes d'évolution des sols permettent d'analyser les changements entre 1990 et 2000.