Il s'agit, pour le gouvernement, de créer un ensemble d'infrastructures de transports en utilisant la dotation de 4 milliards d'euros de l'Afift (Agence de financement des infrastructures de transport) provenant de la vente de sociétés d'autoroutes. Ces 4 milliards doivent servir de levier à des aides "pouvant atteindre au total quelque 25 à 30 milliards d'euros" selon M. Estrosi. Le ministre se déclare en faveur d'un "report modal de la route vers le rail, le fleuve et la mer".

"L'année 2006 sera l'année de la planification des grandes infrastructures portant sur le report modal des transports", a indiqué M. Estrosi à l'AFP. "La question est maintenant d'en débattre la hiérarchisation et l'identification". Selon lui, "il faut favoriser le rail et les voies d'eau, le problème n'étant pas les routes d'aujourd'hui, mais les routes du futur". Pour le ministre, la place de la route "ne cesse de progresser, alors que celle du rail et de l'eau ne cessent de régresser, ce qui est inaceptable".

M. Estrosi veut notamment innover en termes de transport de fret. Parmi les projets à l'étude figurent la création d'une zone de traitement de fret aérien reliée au réseau TGV européen, ou la mise en place d'un système de "TGV pour le fret". Mais on trouve aussi une plateforme ferroviaire dans les Bouches-du-Rhône, le projet de canal Rhin-Rhône abandonné par le gouvernement socialiste en 1997 et qui permettrait de relier la Méditerranée à la Mer du Nord, et une "autoroute maritime" en Méditerranée entre la France, l'Italie, l'Espagne et le Maghreb.