Territoires ruraux: un texte fourre-tout de retour à l'Assemblée
lecture à dater de mercredi du projet de loi sur les territoires ruraux,
fourre-tout destiné selon l'UMP à revitaliser les campagnes, mais critiqué par
l'UDF qui regrette des mesures de "deuxième ordre" et le PS, qui y voit "un
rendez-vous manqué".
Lors de la première lecture à l'Assemblée en janvier, le débat, véritable "marathon législatif", avait duré trois semaines. Car ce texte fourre-tout traite aussi des zones de montagne, des maisons de service public ou des activités équestres et présente un volet chasse conséquent, dénoncé comme "autant de cadeaux faits au lobby de la chasse" par plusieurs associations écologistes.
Le débat devrait également être nourri par la question de la publicité pour le vin. En première lecture, le Sénat a adopté un dispositif visant à autoriser la publicité collective pour le vin, par dérogation à la loi Evin. Les professionnels de la lutte contre l'alcoolisme avaient alors accusé les sénateurs de vouloir "tuer" la loi Evin et d'avoir "ouvert la voie aux lobbys" des producteurs d'alcool.
Mercredi, les députés ont voté en commission un amendement qui ne revient pas sur l'esprit de la disposition sénatoriale, mais modifie sa rédaction. Il stipule que la publicité "peut comporter des références relatives aux caractéristiques qualitatives du produit" et que ces "références doivent être compatibles avec l'objectif de modération dans la consommation" du produit. "On revient à une rédaction plus sage" qui devrait recueillir le "consensus", a jugé M. Coussain.
Au nom de l'UDF, Jean Dionis du Séjour qualifie ce texte "d'utile" mais "pas majeur". "La problématique des territoires ruraux en déclin n'a pas été traitée" dans ce texte, a-t-il dit à l'AFP, regrettant qu'on en reste à "des mesures de deuxième ordre".
"Faux", réplique M. Coussain, qui souligne que grâce à ce texte, les zones de revitalisation rurale (ZRR) disposeront d'un "dispositif vraiment proche de celui des zones franches urbaines". L'UDF a fait savoir qu'elle conditionnait son vote favorable au maintien de ses amendements adoptés en commission, notamment sur le vin ou la chasse. Pour le PS, François Brottes confie sa déception, qualifiant ce texte de "rendez-vous manqué avec le milieu rural", malgré des "aménagements techniques utiles". Le groupe PS s'oriente vers un vote contre.
Même intention de vote pour André Chassaigne (PCF), pour qui ce texte est devenu un "inventaire à la Prévert d'articles sans consistance". Le projet ne "répond pas aux problèmes de fond", alors que des "bureaux de poste et des perceptions ferment tous les jours", dénonce-t-il. Plus globalement, M. Brottes regrette que l'on ait "gommé" le "problème de l'agriculture", "sous prétexte qu'il serait traité dans la loi de modernisation agricole", sur laquelle "on n'a toujours pas d'échéance".
Par Lucie PEYTERMANN