SNCM: CTC et chambres consulaires contre une compagnie régionale publique
AJACCIO, 7 oct 2005 (AFP) - L'exécutif de la Collectivité Territoriale de Corse (CTC) et les présidents de toutes les chambres consulaires de l'île ont opposé vendredi un non définitif au projet alternatif à la privatisation de la SNCM qui consisterait à la transformer en une compagnie publique régionale corse.
Depuis le début de la grève, le 20 septembre, qui paralyse la SNCM et l'économie corse, le Syndicat des Travailleurs Corses (STC) et les élus nationalistes à l'Assemblée de Corse ont ravivé un projet de création d'une compagnie de transport maritime corse. Selon leur plan, la SNCM, en tout ou partie, serait cédée, pourquoi pas à l'euro symbolique, à la CTC et aux autres collectivités territoriales ainsi qu'aux différentes organisations professionnelles.
Jeudi, le leader des marins grévistes du STC, Alain Mosconi, avait assuré multiplier les contacts pour ébaucher les statuts d'une telle compagnie, demandant au gouvernement de "surseoir" à la privatisation de la SNCM, le temps qu'un projet "concret", réunissant le plus grand nombre de responsables socio-économiques de l'île, soit élaboré.
Vendredi, les présidents de la CTC et des chambres consulaires ont également appelé "de manière pressante, la libération immédiate de tous les ports en Corse et à Marseille", invoquant l'asphyxie de l'île tout en reconnaissant aux grévistes le "droit constitutionnel" de mener leur grève au sein de la SNCM.
"Le droit de grève, constitutionnel à l'intérieur d'une entreprise, ne peut en aucun cas permettre de mettre à mort une île et, si les marins qui bloquent les ports de Corse et de Marseille n'entendent pas notre appel à la raison, il appartient à l'Etat (...) de faire ce qui a déjà été fait pour le port d'Ajaccio, à minima sur un port de Haute-Corse", a déclaré à l'AFP Ange Santini, président du Conseil exécutif de la CTC.
Le 1er octobre, quelque 150 gendarmes mobiles et CRS ont repris manu militari le port d'Ajaccio des mains des grévistes du STC et le tiennent depuis, "coûte que coûte", selon la préfecture, pour assurer des rotations de passagers et de fret.