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Sécheresse: un plan gouvernemental pour anticiper les pénuries d'eau

Publié le 27 octobre 2005

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PARIS, 26 oct 2005 (AFP) - Face aux sécheresses récurrentes depuis 1976 et
pour accompagner les évolutions du climat, la ministre de l'Ecologie a
présenté mercredi en Conseil des ministres un plan de mesures, surtout
incitatives, qui doit permettre d'anticiper l'impact de ces phénomènes sur les
dix prochaines années.
Le "Plan de gestion de la rareté de l'eau", soumis par Nelly Olin, s'attache aux moyens de prévenir et d'anticiper les crises liées aux pénuries d'eau comme la France vient encore d'en connaître cette année, a indiqué à l'AFP l'entourage de la ministre.

"Il y a des économies d'eau à faire dans tous les domaines", a souligné Mme Olin à l'issue du Conseil.

Plusieurs dispositions du Plan seront reprises dans le projet de loi sur l'eau qui devrait être présenté en février au Parlement, selon la même source.

Parmi ces dispositions de nature législative figurent la pose obligatoire de compteurs d'eau dans les nouvelles résidences collectives pour responsabiliser le consommateur et l'affirmation, comme principe de base, de la priorité absolue à l'eau potable sur les autres usages, industriels et agricoles.

A ce jour, l'agriculture reste le plus gros consommateur d'eau prélevée en France: jusqu'à 80% au plan national durant les mois de juillet/août et même 93% dans le bassin Adour-Garonne (sud-ouest) cet été.

Le Plan veut renforcer les possibilités de répartition de l'eau en cas de pénurie: les "Sage", Schémas d'aménagement de la gestion des eaux, pourront fixer des pourcentages de consommation autorisés par usage (domestique, industriel, agricole) et réduire ainsi localement, si nécessaire, les volumes alloués à l'irrigation.

En intensité, la sécheresse de 2005 est comparable à celle de 1976. Elle a touché au plus fort de l'été un large croissant allant de l'ouest au sud-est, alors que celle de 1976 avait surtout frappé le nord du pays.

La façade atlantique a enregistré, sur un an, un déficit de 30% des précipitations par rapport à la normale. 3.800 km de cours d'eau ont été à sec (sur plus de 300.000 km), 73 départements ont été soumis à des arrêtés préfectoraux restreignant l'usage de l'eau et, à la mi-octobre, 40 le sont toujours, selon le ministère.

Les arrêtés cadre, pris dès mars comme le prévoyait le Plan d'action sécheresse de 2004, ont permis de préparer localement les restrictions "à froid" et une meilleure coordination par bassin, donc de mieux anticiper la crise, se félicite le ministère.

Le nouveau Plan vise à renforcer ce dispositif de prévention et à encourager les économies de l'eau.

La ministre entend ainsi remédier au "mauvais état" de "la plupart" des réseaux qui font perdre des "millions de m3".

Le Plan prévoit par ailleurs, dans le cadre d'une "gestion économe" de l'eau, la mise en place de retenues de substitution, qui consistent à stocker l'eau en hiver, au plus fort du débit d'une rivière par exemple, pour la restituer en été. Les retenues, coûteuses, seront décidées par les préfets sur la base d'analyses fournies par les Agences de l'eau, qui contribueront au financement des ouvrages.

Cette solution, contestée par les organisations écologistes qui y voient une forme de barrages déguisés, reste à utiliser "avec précaution", reconnaît-on au ministère.

Le Plan prévoit par ailleurs la mise en place de "zones de sauvegarde" autour des captages (puits et rivières), en cas de pénurie. D'autres mesures visent, à une échelle et par des moyens qui restent à définir, une meilleure utilisation de l'eau grâce au recyclage des eaux usées et à la récupération des eaux de pluies.

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