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Sécheresse : Paris à l'abri de la pénurie d'eau

Publié le 05 août 2005

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PARIS, 3 août 2005 (AFP) - Paris, qui consomme de moins en moins d'une eau qu'elle puise à la fois dans des sources et des rivières, est à l'abri de la pénurie, même si la sécheresse devait persister.
En ce mois d'août, la capitale connaît son niveau plancher de consommation : 550.000 m3/jour, a-t-on rappelé mercredi à la mairie et à la société d'économie mixte de production d'eau SAGEP. Or, en mobilisant toutes ses ressources, elle pourrait en produire deux fois plus. De quoi envisager avec sérénité un ciel bleu persistant. Paris n'a d'ailleurs pas connu de difficultés aquatiques pendant les canicules de 1976 et 2003.

L'Ile-de-France dans son ensemble est certes touchée par un déficit de pluies de l'automne et l'hiver derniers (jusqu'à - 70% localement). Le préfet de cette région, coordonnateur du Bassin Seine-Normandie dont dépend Paris, avait, dès le 5 mai, pris un arrêté encadrant les conditions dans lesquelles pourraient être décidées des restrictions, en fonction du niveau des rivières.

Mais pour que la capitale manque d'eau, il faudrait que se combinent une grave pollution fluviale et une tout aussi grave sécheresse affectant les nappes phréatiques. Car Paris a, sur d'autres villes, l'avantage d'avoir un approvisionnement mixte, explique-t-on à la mairie : moitié sources, moitié fleuves.

Trois usines (Orly, Ivry, Joinville) extraient de l'eau pour elle dans la Seine et dans la Marne. Elle puise aussi de l'eau souterraine qui lui arrive par aqueducs de quatre départements (Seine-et-Marne, Eure, Eure-et-Loir, Yonne). Soit 90 sources. Par ailleurs, Paris est de plus en plus sobre. Sensible depuis les années 2000, sa baisse de consommation a été notable entre 2003 et 2004 : -8,15%.

Les raisons ? La mairie et la SAGEP en supposent deux principales : un réseau d'acheminement mieux entretenu par les deux sociétés distributrices (Eau et Force, CEP) avec moins de fuites souterraines; d'autre part des économies des gros opérateurs de l'industrie ou du commerce. La climatisation à eau recyclée a ainsi pris le pas sur celle à eau perdue.

Enfin les Parisiens ont changé leurs habitudes de vie : ils fractionnent leurs vacances, partent en week-end, autant de moments qui voient les courbes de consommation fléchir. La moyenne annuelle parisienne est 650.000 m3/jour (l'équivalent de deux fois et demie le volume de la tour Montparnasse...). Une étude a été commandée par l'adjointe au maire chargée de l'Eau Myriam Constantin, pour passer au crible les autres raisons éventuelles de cette tempérance parisienne.

Ce qui n'empêche pas l'Hôtel de Ville de vouloir sensibiliser les consommateurs à un usage raisonné de l'eau : "éco-gestes", douches plutôt que bains (elles consomment quatre fois moins de liquide), installation de chasses à deux flux... Paris a 50 "classes d'eau" où les bonnes habitudes sont enseignées aux élèves. Une péniche ancrée au bassin de la Villete sera prochainement consacrée à ce thème, pour les scolaires et le grand public. Les fontaines d'au potable installées à Paris sont désormais "à poussoir" pour éviter les écoulements inutiles.

Enfin, pour la première fois, deux jardins (XIIIème et XVIIème arrondissements) seront équipés de récupérateurs de pluies pour des arrosages impeccablement écologiques.

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