Selon le consensus des analystes interrogés par Thomson Financial, le groupe spécialiste du verre, des emballages et des matériaux de construction, devrait annoncer un bénéfice net entre 1,51 et 1,72 milliard d'euros, contre 1,318 milliard en 2005, pour un chiffre d'affaires compris entre 40,6 et 42 milliards d'euros, contre 34,87 en 2005. Le consensus des analystes fixe également le résultat d'exploitation entre 3,26 et 3,76 milliards d'euros, contre 2,868 milliards en 2005. L'activité de Saint-Gobain est en forte croissance dans les pays émergents grâce notamment à des acquisitions réalisées ces dernières semaines en Afrique du Sud, en Algérie, en Turquie et en Argentine.

La bonne santé du groupe a été saluée par les investisseurs. Le titre Saint-Gobain a pris près de 10% depuis le début de l'année et 39% en un an à la Bourse de Paris.

Les analystes de JP Morgan se disent cependant attentifs car les deux tiers des ventes de Saint-Gobain se font sur le marché de la maison, en déclin aux Etats-Unis et dont le taux de croissance ralentit en Europe. En outre, la direction du groupe doit changer le 7 juin. L'actuel PDG, Jean-Louis Beffa doit quitter ses fonctions et céder la place à son numéro 2, Pierre-André de Chandelar.

Début janvier, la maison de courtage ABN Amro soulignait que la passation de pouvoirs pourrait permettre au groupe "de mener de manière plus aggressive sa stratégie de réallocation du capital", c'est-à-dire la réorganisation de son portefeuille d'activité, un processus déjà entamé. Selon elle, Saint-Gobain pourrait d'abord se désengager d'activités non stratégiques telles que l'emballage et les matériaux hautes performances, des cessions qui pourraient rapporter jusqu'à 20 milliards d'euros au groupe.

Pour les analystes de la Société générale, ce changement à la tête du groupe ne devrait pas signifier "un changement stratégique de direction". D'autre part, selon des rumeurs de marché récurrentes, le groupe pourrait être tôt ou tard la cible d'une tentative de rachat dans un secteur où les opérations de fusions-acquisitions se sont multipliées ces dernières années.