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Rentrée cruciale pour Alstom et son tramway "sans fil" de Bordeaux

Publié le 02 septembre 2004

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BORDEAUX, 1er sept 2004 (AFP) - Après une série de pannes récurrentes sur le tramway "sans fil" de Bordeaux et la colère du maire (UMP) Alain Juppé, le constructeur Alstom va entamer mercredi une rentrée cruciale, avec obligation de réaliser un quasi sans-faute les 15 premiers jours de septembre. Exaspéré par les graves pannes survenues lors de la mise en service du dernier tronçon du tramway, le 3 juillet, puis les jours suivants, Alain Juppé avait menacé d'abandonner le système ultramoderne d'alimentation par le sol (APS) si le tramway ne fonctionnait pas à "95% ou 96%" à la rentrée.
A l'approche de l'échéance fatidique, le directeur de la filiale d'Alstom en charge du projet à Bordeaux, Antoine Picard, a affirmé que la société "n'est pas loin de ce qu'a demandé Alain Juppé". "On a frisé les 93-94%", a précisé le responsable, regrettant les pannes qui, depuis l'inauguration du "tram sans fil" en décembre dernier, ont suscité la colère des usagers et mis en doute la fiabilité du système conçu pour préserver les quartiers historiques de Bordeaux de câbles aériens disgracieux. "On a encore eu des pannes, mais il y a des améliorations", tempère la Connex.

La société qui exploite le tramway s'est dit en tout cas plutôt satisfaite de la fréquentation qui a parfois dépassé les 50.000 clients par jour en juillet. Pour sauver l'APS, Alstom s'est employé à changer pendant l'été les quelque mille coffrets électriques qui avaient déjà été implantés sur les voies, pour les remplacer par des modèles plus récents, plus étanches et "beaucoup plus fiables".

L'opération devrait être achevée dans "les trois premiers jours de septembre", selon M. Picard, précisant qu'Alstom n'avait pas hésité à tripler les effectifs de ses techniciens à Bordeaux pendant l'été pour tenir le délai. L'enjeu est de taille pour le groupe français qui a fait de Bordeaux et de son APS une vitrine technologique et commerciale. Des représentants d'une vingtaine de grandes villes du monde entier sont déjà venus sur place découvrir le tram sans fil.

Atteindre 95% sur la première quinzaine de septembre sera toutefois un "challenge", a admis M. Picard, dont les équipes s'emploient à réduire le nombre de pannes mais aussi leur durée. "Il ne suffit pas d'atteindre la performance en septembre, il faut la pérenniser", a-t-il ajouté, relativisant la date butoir du 15 septembre qu'il considère plutôt comme "un jalon important". "On verra dans quinze jours", a déclaré de son côté le responsable de la Mission tramway de la CUB, François Saglier, qui se veut rassurant sur l'efficacité des nouveaux coffrets.

Leur installation a en effet fait grimper à 97% une des trois lignes du réseau au mois d'août. "Si on est à 94% le 15 septembre, on peut être à 95% la semaine suivante et on va pas tout arrêter", a-t-il ajouté. La suppression de l'APS représenterait un revers coûteux pour Alstom qui aurait à sa charge l'installation de poteaux et de lignes aériennes sur la dizaine de kilomètres d'APS installés. Pour limiter les risques de pannes, la CUB a déjà renoncé à un kilomètre de voie en APS sur les 4 km prévus pour la deuxième phase du chantier du tramway. Les 24,5 km de voies déjà en service doivent être prolongés par une vingtaine de kilomètres supplémentaires d'ici 2007.

Par Frédéric JEAMMES

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