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Relaxe de deux agents immobiliers poursuivis pour discrimination raciale

Publié le 07 avril 2005

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PARIS, 5 avr 2005 (AFP) - Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé mardi deux employés d'une agence immobilière parisienne qui étaient poursuivis pour discrimination raciale, après avoir refusé de louer un logement à un Noir.
La 17e chambre du tribunal correctionnel, présidée par Nicolas Bonnal, sans mettre en cause la bonne foi du plaignant, Florentin Kouamé, un Ivoirien de 52 ans, a estimé que ses déclarations ne "sont confirmées par aucun élément de la procédure".

Renaud Dailly, 34 ans, et Annie Garnier, 59 ans, employés de l'Etude de Cheuvry, une agence du XVe arrondissement, étaient soupçonnés d'avoir déclaré à M. Kouamé qui souhaitait louer un quatre pièces: "le propriétaire ne veut pas louer aux gens de couleur".

Artisan-taxi, soutenu par l'association SOS Racisme qui s'est également constituée partie civile, M. Kouamé affirmait que, jointe par téléphone, Mme Garnier lui avait expliqué que "le propriétaire ne veut pas louer aux gens de couleur" et que, passant le téléphone à son collègue Renaud Dailly (par ailleurs fils du gérant de l'agence alors en stage), ce dernier avait ajouté "le propriétaire loue à qui il veut. Nous, on n'est pas raciste".

Lors du procès, le 22 février dernier, les deux prévenus avaient contesté avoir tenu de tels propos. Pendant l'enquête, les deux employés avaient pourtant été plus prolixes.

M. Dailly avait ainsi expliqué que "lorsqu'un propriétaire dit qu'il ne veut pas de locataire de couleur, on refuse poliment une location à un étranger et s'il est trop insistant, on lui dit la vérité".

Le représentant du parquet, Laurent Zuchowicz, avait requis une peine de quatre mois d'emprisonnement avec sursis et 5.000 euros d'amende. Dans son jugement, le tribunal a indiqué qu'aucun tiers n'avait "été témoin des motifs du refus opposés à la partie civile". Par ailleurs, précise-t-il, une autre cliente également d'origine ivoirienne "et habituée de l'agence a indiqué avoir obtenu une location à chaque fois qu'elle avait contacté celle-ci et y être toujours bien reçue".

A l'issue du délibéré, M. Kouamé a fait part de son "amertume" devant cette décision, regrettant que la justice "couvre des gens". Samuel Thomas, vice-président de SOS Racisme, s'est quant à lui dit "stupéfait" et "très inquiet de voir un tribunal refuser de condamner des pratiques discriminatoires avérées".

Il a indiqué qu'il allait faire appel du jugement.

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