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Régionalisation des transports : l'IDF veut de fortes garanties financières

Publié le 24 mars 2005

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PARIS, 22 mars 2005 (AFP) - L'Ile-de-France a approuvé mardi un volet important de la décentralisation, celle des transports franciliens, mais sous réserve que l'Etat lui apporte d'importantes garanties et des compensations financières à hauteur de 724 millions d'euros.
Au cours d'une séance extraordinaire du Conseil régional, présidé par Jean-Paul Huchon (PS), socialistes, PRG, MRC et Verts ont voté ce oui conditionnel, les autres groupes s'abstenant. L'UMP et l'UDF ont jugé "exorbitante" la note présentée par la région à l'Etat. Le FN a estimé que l'exécutif n'avait pas recherché une unanimité pourtant "à portée de main". Les alliés communistes de M. Huchon ont dit redouter une privatisation de la RATP.

Leur était soumis un décret d'application de la loi d'août 2004 prévoyant le transfert aux collectivités locales (IDF et les huit départements qui la composent, dont Paris), au plus tard le 1er juillet, du STIF, syndicat des Transports d'Ile-de-France.

Inconnue du grand public, cette autorité a une grande importance dans la vie quotidienne car elle décide des investissements (métro, tramways) et fixe les tarifs des cartes et tickets.

Un enjeu essentiel en IDF où on compte chaque jour 30 millions de déplacements en transports collectifs. La réforme met fin à une "exception francilienne". Alors que les transports (TER) ont été régionalisés en 2000, l'IDF restait sous un régime "jacobin", ont relevé plusieurs orateurs.

"pas à n'importe quel prix"

La dévolution du STIF, à même de donner à cette collectivité reconnaissance et notoriété, était donc souhaitée sur tous les bancs. Mais, a relevé M. Huchon, "pas à n'importe quel prix".

Fixant le cadre de la négociation avec le gouvernement, il a détaillé ses demandes : 200 millions d'euros par an pour renouveler un matériel roulant décrépit (c'est ce montant qu'ont reçu les autres régions en 2000); 185 millions d'euros par an pour compenser les dépenses imposées par l'Etat (demi-tarifs pour titulaires de CMU...); garantie que l'Etat prendra en charge les retraites RATP; 315 millions d'euros pour porter à un mois un fonds de roulement équivalant à moins d'un jour...

C'est, à ses yeux, une "condition de la réussite" de l'entrée de la région au STIF.

L'Ile-de-France, a-t-on observé à gauche, ne veut pas se retrouver dans la situation qui fut la sienne quand elle accepta sans rechigner le transfert d'un parc de lycées en mauvais état et insuffisant, qu'il fallut remettre à niveau à marche forcée.

Si l'Etat refuse? "Nous ne siégerons pas au STIF", avait averti M. Huchon devant la presse.

La réforme prévoit le retrait total de l'Etat du STIF, dont la région détiendra désormais 15 des 29 sièges d'administrateurs.

La région met "la barre trop haut" dans ses demandes, ont estimé UMP et UDF. "Vous vous enfermez dans un corner, en rendant quasi impossible une négociation efficace avec le gouvernement", a fait valoir Roger Karoutchi, président du groupe UMP. D'accord avec les demandes portant sur retraites RATP et rénovation du matériel roulant, il a jugé "pas raisonnable" le total des demandes de compensations.

Le PCF a refusé tout transfert du patrimoine de la RATP (siège social, terrains...) au STIF, y voyant la porte ouverte à son démantèlement. M. Huchon l'a jugé nécessaire pour y adosser un grand emprunt indispensable, selon lui, à la rénovation des transports collectifs d'IDF.

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