Après 12 ans de procédures, le tribunal administratif de Paris a entendu mercredi 16 mai la requête présentée par le ministère de la Culture et de la Communication, qui met en cause l'architecte, les bureaux d'études et de contrôle et une quinzaine d'entreprises pour des "malfaçons" dans le bâtiment inauguré fin 1990, a indiqué à l'AFP l'avocat du ministère Jean-Jacques Neuer. Le conservatoire, situé près de la Cité de la Musique à la Villette, également signée Portzamparc, a fait l'objet en 1995 de deux constats d'urgence qui concluaient à des risques de dangers dont "certains imminents", selon Me Neuer. Il a cité des verrières menaçant de tomber, des portes coupe-feu non conformes ou un parafoudre présentant des risques de foudroiement.

L'Etat a alors décidé d'effectuer des travaux immédiats, et donc d'avancer des fonds, sans attendre que l'affaire soit jugée en justice "pour éviter des catastrophes et contribuer peut-être à sauver des vies", a affirmé Me Neuer qui chiffre le préjudice subi à "entre 4 et 5 millions d'euros". Christian de Portzamparc a affirmé à l'AFP qu'"aucune erreur de conception n'a été retenue", estimant par ailleurs "ahurissant" d'être mis en cause pour "des problèmes qui ont été réglés très vite" au début des années 90.

Il y a eu des "désordres réels", dont l'atelier d'architecte n'était pas responsable, "et nous en étions les premiers catastrophés", a-t-il dit. "Je suis très malheureux d'une histoire qui donne l'impression que nous travaillons mal et que nous sommes irresponsables", a ajouté l'architecte.

Christian de Portzamparc, 63 ans, lauréat de multiples prix dont le Pritzker (considéré comme le "Nobel de l'architecture"), a notamment conçu le siège du journal Le Monde à Paris, la tour LVMH à New York et l'ambassade de France à Berlin.