"Quelques règles ont été définies pour résoudre ces problèmes d'indemnisation, mais en réalité depuis un an et demi que ce travail de résolution des cas est mené avec la COTCO (Cameroon Oil Transportation Company), il y a très peu d'avancées sur le terrain", a affirmé Valéry Nodem, de l'ONG camerounaise Réseau de lutte contre la faim (Rélufa). Selon la COTCO, détenue à 80% par le consortium américano-malaisien qui exploite depuis 2003 le brut tchadien, quelque 4.000 personnes dont les terrains se trouvaient sur le tracé camerounais de l'oléoduc ont été indemnisées.

Les ONG ont toutefois répertorié 414 cas supplémentaires de villageois ou communautés qui ont subi des dommages sans être indemnisés. "Sur les 414 cas dénombrés, seulement 30 sont en voie d'être résolus", a-t-il ajouté. Le forum d'information de Yaoundé était le premier organisé depuis le début de l'exploitation du pétrole tchadien en 2003 et l'inauguration en juin 2004 de cet oléoduc de 1.070 km, dont 890 en territoire camerounais, qui relie les gisements de Doba, dans le sud du Tchad, au terminal de Kribi, dans le sud-ouest du Cameroun. L'oléoduc, qui a bénéficié de prêts de la Banque mondiale, a fait depuis ses débuts l'objet de critiques sur le plan social et environnemental.

"Il n'y a pas eu d'incidents notables avec les riverains ni (d'atteinte) à l'environnement", a néanmoins assuré au cours du forum le directeur général de la COTCO Jacky Lesage. En tout, 175 millions de barils sont passés jusqu'ici par le pipeline et ont rapporté 37,8 milliards de francs CFA (57,6 millions d'euros) en droits de transit au Cameroun.