Le droit d'alerte est une procédure que peut déclencher le comité d'entreprise (CE) lorsqu'il a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise. Elle permet au CE de faire appel à un expert extérieur, aux frais de l'entreprise. "Le droit d'alerte a été signé à l'unanimité" des syndicats (CFE-CGC, CFDT, CGT, FO, CFTC, SUD et SU-SNA-UNSA), a déclaré à l'AFP Michel Lamy, de la CFE-CGC, à l'issue d'une réunion du comité d'entreprise. Selon lui, la direction n'a pas été mesure lors du CE "de donner des éléments précis sur la valorisation".

"On sait seulement que le montage se fera avec une holding, 51% appartenant aux Caisses d'Epargne, et dedans il y aurait le Crédit Foncier d'un côté et Nexity de l'autre, sachant que a priori le périmètre du Foncier resterait le même et qu'il y aurait une valorisation, approximativement la même entre les deux, ce qui est complètement cinglé", a commenté M. Lamy. "Il y a de la spéculation en ce moment et, selon nous, le titre de Nexity devrait être suspendu car les déclarations des Caisses d'Epargne ont plutôt tendance à faire monter le titre, ce qui n'est pas leur intérêt a priori", a-t-il ajouté.

"Ils ont l'air d'envisager un Crédit foncier dont la valeur serait à 2,2 milliards alors qu'ils déclaraient eux-mêmes au moment de Natixis, que ça valait plus de 2,5 milliards", a-t-il dénoncé. Selon M. Lamy, "la valeur du Crédit Foncier, en réalité, elle est entre 2,8 et 3 milliards d'euros".