Marseille compte traiter 60% de ses immeubles indignes d'ici 5 ans
Sur ces 450 immeubles "indignes", 300 devraient être réhabilités par leurs propriétaires pour un coût de travaux évalué à 120 millions d'euros dont 24 millions seront subventionnés par la ville. Les 150 autres, d'après les estimations de la mairie, devront être restructurés "en profondeur" c'est-à-dire subir des travaux que les pouvoirs publics devront prendre en charge, les propriétaires étant peu susceptibles de vouloir les réaliser. Dans certains cas, les procédures pourraient "aller jusqu'à l'expropriation", a fait valoir Henri Loisel, secrétaire général adjoint de la ville.
Il y a quelques années, la municipalité "agissait en cas de sinistre" sur ces immeubles insalubres et dangereux. Elle souhaite à présent faire de la "prévention" et a rendu public un cas qui "doit servir d'exemple aux propriétaires qui se comportent comme des marchands de sommeil", a déclaré Philippe Berger, adjoint au maire chargé de la commission sécurité.
L'immeuble visé, dans le 3e arrondissement, a fait l'objet d'un arrêté d'interdiction d'occupation le 28 novembre, au terme de mises en demeure et d'une procédure accélérée grâce à la loi Borloo d'août 2003, en raison de la carence constatée de la co-propriété.
Comptant 35 studios, l'immeuble abritait 60 personnes qui sont en cours de relogement, certaines par leurs propriétaires, la plupart par les services sociaux. Le bâtiment devrait être muré d'ici une semaine. "Je suis choqué et scandalisé, la plupart des propriétaires sont des notables ou des cabinets de gestion qui ont pignon sur rue et qui ont les moyens de réaliser les travaux!", s'est exclamé M. Berger soulignant que c'était "une chose d'être propriétaire et de faire de l'argent mais il faut respecter la sécurité et la dignité des personnes".