Marchandisation de l'eau: Suez contre-attaque
de se tromper de combat, à quelques heures de manifestations annoncées contre la multinationale française de l'eau par des organisations non gouvernementales.
La question n'est pas de savoir si les services d'eau et d'assainissement doivent être publics ou privés mais comment l'accès à l'eau et à l'assainissement peut être étendu et assuré à toutes les populations. Une gestion purement publique de l'eau ne garantit pas forcément cet accès, a déclaré devant la presse Alexandre Brailowsky, directeur du Développement durable d'Aguas Argentinas, une des filiales de Suez en Amérique latine.
L'eau est un droit fondamental
L'eau est un droit fondamental et c'est en unifiant les efforts du secteur public, du privé et de la société civile qu'il peut être garanti au mieux.
Quel que soit le modèle de gestion choisi, le prix de la potabilisation et du transport de l'eau devra toujours être payé, a-t-il relevé. L'eau gratuite est le plus sûr moyen d'exclure les pauvres de la ressource, a-t-il poursuivi, car si le gestionnaire, qu'il soit public ou privé, ne récupère pas ses coûts d'entretien et d'expansion du réseau, il n'assurera pas le service correctement.
L'eau gratuite, aucun pauvre n'en veut, elle est synonyme de non-accès au réseau et d'eau contaminée, génératrice de maladies et de mortalité infantile, explique de son côté Gladys Aristizabal, consultante de Medellin (Colombie), citant ses enquêtes dans cinq villes ayant délégué le service de l'eau à des filiales de Suez, Buenos Aires, Cordoba (Argentine), La Paz, El Alto (Bolivie) et Manaus (Brésil).
Depuis que Suez s'est implanté à Manaus, déclare de son côté Frédéric Barbotin, de l'ONG Nord-Sud française Essor, le consommateur paie trois fois moins cher, 12 réals pour 15m3 en 2002 contre 32 réals pour 4m3 en 2001.