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LGV Bordeaux-Toulouse: feu vert de RFF à la poursuite du projet

Publié le 18 avril 2006

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PARIS, 14 avr 2006 (AFP) - Le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, qui doit mettre Toulouse à 3 heures de Paris via Bordeaux à l'horizon 2016-2017 mais qui divise les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, doit se poursuivre, a annoncé vendredi Réseau Ferré de France (RFF).
Le conseil d'administration de RFF "a décidé de poursuivre les études relatives à la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse, sur la base des enseignements du débat public organisé en 2005, qui a confirmé le bien-fondé du projet", selon un communiqué du maître d'ouvrage. Après plusieurs années d'études et d'enquête publique, "les travaux devraient débuter vers 2011-2012 pour une mise en service vers 2016-2017 - après la réalisation de la LGV Tours-Bordeaux", a précisé à l'AFP Jean-Jacques Faucher, chef du projet débat public à RFF pour la LGV Bordeaux-Toulouse.

Le projet, d'un coût d'environ 2,9 milliards d'euros, vise à créer une ligne à grande vitesse de quelque 200 km entre Hourcade, au sud de Bordeaux, et Saint-Jory, au nord de Toulouse, sur laquelle les trains circuleront à une vitesse de 320 km/h. Le temps de parcours entre Bordeaux et Toulouse serait ramené à 59 minutes contre 2 heures actuellement, celui entre Toulouse et Paris à 3h14 (3h07 sans arrêt à Bordeaux) contre 5h00. Outre le gain de voyageurs pour le ferroviaire, la création de ce tronçon permettrait de développer les activités des TER et du fret sur la ligne classique, selon RFF.

Ce projet vise aussi à amorcer le développement d'une liaison transversale "Grand Sud", qui relierait le réseau à grande vitesse de la façade atlantique à celui de la Méditerranée. Mais si la LGV Bordeaux-Toulouse a reçu le soutien de tout Midi-Pyrénées et du Lot-et-Garonne, en Aquitaine, le conseil régional et les élus de Gironde ont estimé que le projet de LGV Bordeaux-Hendaye devait être prioritaire.

RFF a souligné vendredi que le projet Bordeaux-Toulouse n'était "pas concurrent du projet Bordeaux-Frontière espagnole, qui sera soumis au débat public en 2006". "Pouvant être menés de front, ils apporteront des services complémentaires pour les voyageurs et sont structurants pour le grand sud-ouest", a ajouté RFF.

Le débat public sur la ligne Bordeaux-Hendaye, qui doit permettre de désengorger l'Aquitaine du flot de camions circulant sur son axe nord-sud et relier le réseau à grande vitesse espagnol en cours de construction, devrait être lancé cet été.

Le ministre des Transports Dominique Perben a jugé jeudi que la liaison Sud-Europe-Atlantique (SEA) était "un projet global, avec un tronc commun qui relie Tours à Bordeaux et se prolonge ensuite en deux parties: vers l'Espagne d'un côté, vers Toulouse de l'autre". Le président de RFF Michel Boyon avait noté mi-mars que "Bordeaux-Toulouse répond avant tout aux besoins du trafic voyageurs, alors que la LGV Bordeaux-Hendaye vise à libérer la ligne classique pour y développer le fret et transférer vers le rail une partie des 8.000 camions/jour qui passent la frontière basque".

Quoi qu'il en soit, le financement de Bordeaux-Toulouse reste à trouver. "Il est nécessaire d'en discuter rapidement", a déclaré Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères et président UMP de la communauté d'agglomération du Grand Toulouse, vendredi dans La Dépêche. "Le financement de tels projets sera difficile", avait reconnu jeudi M. Perben, évoquant le recours à "des financements innovants".

M. Boyon avait confirmé mi-mars que le gouvernement "demande de travailler sur des solutions innovantes pour les LGV, comme les concessions ou les partenariats public-privé afin de moins endetter la sphère publique et d'étaler les financements sur 30 à 40 ans".

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