"On a bon espoir que la Commission nationale du débat public (CNDP) donne son accord pour le lancement du débat public lors de sa séance du 7 juin", a indiqué lors d'un point de presse à Bordeaux Jean-Pierre Chaussade, le président de la Commission particulière du débat public (CPDP) pour la LGV Bordeaux-Espagne.

Le débat, prévu pour quatre mois, commencera "soit fin juin et pour trois semaines, avec une interruption entre mi-juillet et fin août, soit début septembre", a précisé M. Chaussade, un ancien cadre dirigeant d'EDF nommé début janvier par la commission nationale.

"Pour juin, c'est un peu court", a estimé M. Chaussade mais, a-t-il ajouté, "plus le débat a lieu en amont par rapport aux échéances électorales de 2007 et plus il y aura de la sérénité dans le débat". Cette annonce sur le prochain débat LGV Bordeaux-Espagne intervient alors que Réseau Ferré de France (RFF), à l'origine de ce débat public, doit rendre une décision avant le 18 avril sur la suite qu'il entend donner au projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse.

Déjà organisé fin 2005, le débat public sur la LGV Bordeaux-Toulouse a mis au jour des dissensions entre d'un côté la région Aquitaine et la Gironde, qui jugeaient prioritaire le tronçon Bordeaux-Espagne, et d'un autre côté la région Midi-Pyrénées et le Lot-et-Garonne, qui souhaitaient désenclaver au plus vite leurs territoires. Sous la pression de Midi-Pyrénées, le président (PS) de la région Aquitaine Alain Rousset a toutefois affirmé en février que les deux régions avaient "une approche assez convergente", évoquant la possibilité d'un lancement des études sur Bordeaux-Hendaye "pendant que les travaux commencent sur Bordeaux-Toulouse".

Le président (PS) de Midi-Pyrénées Martin Malvy avait lui conditionné la participation financière de sa région à la LGV Tours-Bordeaux, dont les travaux pourraient commencer en 2008, à la priorité pour le tronçon Bordeaux-Toulouse. "Les décisions sur Bordeaux-Toulouse ne changeront rien au débat Bordeaux-Espagne même si ce sera un aspect du débat", a estimé le président de la CPDP sur la LGV Bordeaux-Espagne.

"Pour nous, c'est vraiment un projet nouveau, particulier", a insisté M. Chaussade. Le débat, selon lui, va permettre d'aborder la question du transport de fret afin d'absorber le mur de camions sur l'axe routier nord-sud.