Les principaux aéroports britanniques bientôt sous contrôle espagnol
Ferrovial propose aussi une offre alternative mêlant numéraire et titres. BAA a jugé ce montant "attractif" alors que la banque d'affaires américaine Goldman Sachs lui avait fait lundi une offre d'un montant très légèrement supérieur. Cette dernière a indiqué mardi qu'elle continuait à "revoir sa position" et ferait une nouvelle annonce "en temps voulu", en recommandant vivement aux actionnaires de BAA "de ne rien entreprendre". Goldman Sachs a jusqu'au 16 juin pour formaliser une contre-offre. Ferrovial peut quant à lui augmenter encore son OPA jusqu'au 12 juin. Nick van den Brul, analyste d'Exane BNP Paribas, a indiqué que l'offre de Goldman Sachs était certes supérieure mais sujette à "d'autres conditions plus onéreuses".
"Nous doutons de la probabilité (que Goldman Sachs fasse une offre supérieure, nldr) dans la mesure où le conseil d'administration de BAA a recommandé l'offre de Ferrovial. En tout état de cause, une offre largement supérieure à 950 pence semble difficile à justifier", a-t-il estimé.
L'accord annoncé mardi prévoit en outre une indemnité de 115 millions de livres pour Ferrovial si BAA changeait d'avis. Des analystes avancent enfin que BAA a choisi Ferrovial dans la crainte que Goldman Sachs ne dilapide son héritage en revendant des aéroports. Ferrovial a cependant promis à l'une de ses banques conseil, Macquarie, de lui revendre les actifs australiens de BAA.
Le groupe britannique est l'un des leaders mondiaux du secteur. Il possède sept aéroports au Royaume-Uni, dont ceux de Heathrow et Gatwick à Londres, qui ont été fréquentés par 140 millions de passagers en 2005. Il gère aussi l'aéroport d'Indianapolis aux Etats-Unis et celui de Naples en Italie. Il avait racheté celui de Budapest en décembre.
BAA a vu son bénéfice net reculer de 21% à 532 millions de livres sur l'exercice achevé fin mars, alors qu'il multiplie les investissements, pour un chiffre d'affaires en hausse de 7,6% à 2,28 milliards. Grupo Ferrovial, présent dans la construction, l'immobilier et la gestion d'infrastructures, s'est beaucoup développé à l'étranger ces dernières années. Il emploie 78.000 personnes en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et en Amérique Latine (principalement au Chili). Il a vu son bénéfice net gonfler de 43,5% en 2005 à 415,8 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires d'environ 9 milliards.
Il est associé pour le rachat de BAA à la Caisse de dépôt et de placement du Québec (qui détient 24% du consortium) et au fonds d'investissement singapourien GIC (10%).