Le surendettement touche de plus en plus les personnes seules (étude BDF)
Alors qu'en 2001, la progression de la catégorie des personnes seules s'expliquait principalement par un nombre croissant de célibataires parmi les déposants de dossier, elle est aujourd'hui surtout due à une augmentation du pourcentage de divorcés ou séparés (32,7% contre 26,5% en 2001).
Les débiteurs surendettés ayant au moins une personne à charge représentent 53% du total, contre 57,5% en 2001. L'enquête montre par ailleurs un certain "vieillissement" des débiteurs surendettés par rapport à 2001, de manière cohérentes avec les tendances démographiques: si la majorité reste dans la tranche d'âge 35-55 ans, la part des 55 ans et plus s'accroît de cinq points, tandis que celle des moins de 35 ans régresse de six points.
Du point de vue socio-professionnel, 55% des débiteurs surendettés sont ouvriers et employés, tandis que la part des chômeurs et inactifs progresse: 34% en 2004, contre 32% en 2001.
70% des surendettés perçoivent des revenus inférieurs ou égaux à 1.500 euros par mois, et près de 45% ont même des revenus inférieurs ou égaux au Smic. La très grande majorité (78%) sont locataires, une caractéristique qui s'est encore accentuée depuis 2001.
Par ailleurs, l'origine essentielle des dépôts de dossier est la survenance d'"accidents de la vie", ce qui correspond au "surendettement passif". La part du surendettement passif est encore plus importante qu'en 2001, puisqu'il atteint 73% contre 64% trois ans avant.
L'endettement reste, pour l'essentiel, constitué à la fois de crédits et d'arriérés de charges courantes. Au sein de l'endettement bancaire, la part des crédits à la consommation s'accroît, et la part des crédits immobiliers diminue. Le montant moyen des mensualités de remboursement reste cependant relativement faible en valeur absolue comme en pourcentage des ressources des surendettés.
L'enquête de la Banque de France a porté sur plus de 300.000 dossiers traités ou en cours de traitement en juin 2004. Compte tenu de la période de sa réalisation, elle ne contient pas d'informations relatives à la "procédure de rétablissement personnel", entrée en vigueur en février 2004, qui permet au juge d'instance d'effacer les dettes des personnes surendettées dont la situation est "irrémédiablement compromise".