Le réaménagement des Halles franchit une nouvelle étape
Pour ce dossier-phare de la mandature de Bertrand Delanoë, le choix en décembre, parmi quatre projets, du plan Mangin - bâtiment couvert d'un vaste toit ("carreau"), jardin traversé par une allée centrale - avait fait l'objet d'une importante réserve : il fallait revoir le "carreau". Sa réalisation sera confiée, après concours, à un autre architecte. Le réaménagement de ce coeur de Paris devrait s'achever à l'horizon 2012.
Les délibérations confiant à l'équipe Mangin la maîtrise d'oeuvre du jardin et des aménagements de voirie, ainsi que l'élaboration du cahier des charges du carreau, ont tous été votés. Mais les critiques ont fusé de tous bords. Jean-François Legaret, maire UMP du Ier arrondissement et membre du comité de pilotage des Halles, a critiqué des textes "vagues, inconsistants". "Il faut sortir du halo de la désinformation, les Halles méritent mieux que cela", selon lui.
Laurent Dominati (UMP), a insisté lui aussi sur "le grand degré de confusion" du dossier, s'étonnant du flou autour de la disparition de tout ou partie des trémies d'accès à la voirie souterraine. Denis Baupin, adjoint (Verts) aux Transports, a argué que la circulation de transit serait effectivement supprimée sous les Halles, mais qu'il fallait laisser des accès ouverts, notamment pour les activités de livraison.
Les Verts, qui s'étaient vigoureusement opposés aux socialistes lundi sur le dossier du logement social, ont fait entendre leur voix sur l'extension envisagée des surfaces commerciales: selon eux, plus de 22%. "L'aménagement du quartier des Halles doit être une opération de restructuration urbaine", et non "de promotion immobilière commerciale", a lancé Jacques Boutault, maire du IIe.
Adjoint (PS) à l'Urbanisme, Jean-Pierre Caffet a répondu qu'on en était à "une phase d'études", et non "décisionnelle", tout restant ouvert. Le soutien de la droite à l'amendement Verts interdisant toute possibilité d'extension des surfaces commerciales n'a pas suffi pour le faire passer. Les communistes ont eux aussi, par la voix de Catherine Gegout, déploré "une vision pas assez claire". "On a l'impression que rien n'a bougé depuis février", selon l'élue dont le groupe n'a pas participé au vote. Eric Azière, pour l'UDF, a parlé de "dérapage financier, juridique et de calendrier".
M. Caffet, adjoint à l'urbanisme, a défendu "le bon sens" qui préside à la démarche. "Ce que nous avons choisi n'est pas un projet architectural, mais une stratégie urbaine pour un quartier". Calendrier de l'opération, selon lui : concertation jusqu'à fin 2006, suivie de la création de la Zone d'aménagement concerté (ZAC). Sera ensuite organisé le concours pour le carreau, jugé en septembre 2007.
Le début des travaux du jardin est envisagé début 2008, ceux du bâtiment début 2009.