Le mouvement HLM se réunit à Nantes dans un contexte de crise aigüe
Mais, ce plan, en place depuis quatre mois, connaît un démarrage mitigé, avec des régions accusant du retard, comme l'Ile-de-France, qui aura construit fin 2005 moins que l'année dernière. Bien des organismes qui veulent construire sont confrontés au prix élevé des terrains. Et dans certains zones, leur prix s'est renchéri notamment par l'effet du dispositif d'amortissement fiscal, dit "de Robien", qui favorise l'investissement locatif privé.
Paul-Louis Marty, délégué général de l'Union sociale de l'habitat (USH), qui fédère l'ensemble des organismes HLM, conteste cette aide fiscale, "délivrée sans contrainte aucune, à guichet ouvert", et qui a contribué selon lui à la hausse généralisée du prix des terrains. Quant aux terrains appartenant aux entreprises publiques comme la SNCF, ou Réseau Ferré de France (RFF), ils ne semblent pas encore disponibles pour y construire des logements.
"Aujourd'hui, ces terrains ne sont pas urbanisables", estime Stéphane Dambrine, de l'USH Ile-de-France, en évoquant ces emprises ferroviaires ou autoroutières, en friche depuis des années pour certaines. Et même si l'Etat somme publiquement et régulièrement les entreprises publiques de vendre vite leurs terrains, beaucoup d'observateurs mettent en doute la volonté de ces entreprises de le faire à un prix raisonnable, et donc acceptable par les HLM.
Début septembre, le Premier ministre Dominique de Villepin a répété que ces terrains étaient bel et bien identifiés. Il a par ailleurs évoqué une modification du régime de la taxe foncière sur les terrains non bâtis et de la taxe locale d'équipement. Mais, ces annonces ont laissé les acteurs du logement social sur leur faim.
Ces derniers attendent des précisions, voire des annonces plus concrètes de la part du ministre de la Cohésion sociale et du Logement Jean-Louis Borloo, qui doit intervenir jeudi en clôture du congrès. La question du financement du logement en général, pas seulement social, sera d'ailleurs le thème du congrès, un système "à bout de souffle", selon M. Marty.
Depuis la dernière grande réforme en la matière, qui date de 1977, "on a rien inventé de nouveau", juge encore M. Marty, qui met en avant l'écart de plus en plus croissant entre l'offre privée et l'offre sociale de logements.