Le fils d'un magnat de presse touché par loi sur la transparence des marchés
publics, Aktor SA, a remanié mardi son conseil d'administration, où figurait
le fils d'un magnat local de la presse, après s'être vu refusé une approbation
pour un contrat public en raison de ses liens avec cette entreprise de presse.
En vertu d'une loi de 2002 visant à assainir les liens entre milieux d'affaires et médias, l'ERS doit être consultée lors des contrats publics, qui ne peuvent en principe pas être confié à des personnes détenant plus de 5% des actions d'une entreprise de presse. L'incompatibilité s'applique aussi aux membres des familles de ces actionnaires, s'il y a "dépendance économique".
Jusque là, Aktor, dont le fondateur, Georges Bobolas, père de Léonidas, est un influent propriétaire de presse, à la tête notamment du quotidien d'opposition socialiste Ethnos, ne s'était jamais vu refuser de tels certificats. L'ERS a invoqué l'existence d'un compte commun au père et au fils, mais Aktor conteste tout lien de dépendance.
L'affaire intervient alors que le nouveau gouvernement conservateur, issu des législatives de mars dernier, a annoncé son intention de durcir la loi existante, pour mieux lutter contre l'influence exercée en coulisses par certains hommes d'affaires dans la vie publique notamment via leurs médias. Les "barons" concernés le plus souvent cités sont les familles Bobolas, Vardinoyannis (pétrole), Alafouzos (armement maritime), Kokkalis (télécoms, nouvelles technologies), ainsi que Christos Lambrakis (édition, services).
Les cinq contrôlent l'essentiel des médias privés, écrits et audiovisuels, et sont pour la plupart engagés dans des contrats avec le secteur public.